A l'occasion du 21ème anniversaire du Changement du 7 novembre 1987, Zine El Abidine Ben Ali a mis l'accent sur deux principaux axes : l'intégrité des élections de 2009 et la signature du pacte national de la jeunesse. Alors que beaucoup d'observateurs tunisiens et étrangers présents au Palais des sports d'El-Manzah, vendredi dernier, s'attendaient à ce que le message du chef de l'Etat soit concentré sur les effets de la crise financière internationale sur l'économie du pays, un sujet qui avait été longuement discuté et abordé par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Ben Ali a choisi de répondre aux questions du déroulement des élections présidentielles et législatives de 2009, et l'avenir de la jeunesse qu'il a toujours considéré comme étant le pilier du Changement. « Les élections prévues en 2009 se dérouleront dans la transparence, et reflèteront la volonté populaire». Dans ce contexte, il s'est engagé officiellement à garantir toutes les conditions de réussite, pour illustrer le degré de maturité atteint par le peuple tunisien, dit-il, ainsi que le niveau d'évolution qui caractérise la vie politique sur la voie de la démocratie et du pluralisme. Pour certains analystes politiques étrangers assistant à cet évènement, cet engagement explicite de Ben Ali montre qu'il est plus que jamais certain du soutien de la population, toutes catégories confondues, dans cette nouvelle échéance. Ils estiment aussi que son parti, le RCD, majoritaire au pouvoir, fera raz-de-marée dans les prochaines élections législatives qui se dérouleront le même jour des présidentielles. «Le rajeunissement effectué, fin juillet dernier, ainsi que la nouvelle approche politico-économique et sociale mise en place, devraient sans doute jouer en sa faveur dans la compétition», soulignent ces analystes qui suivent, depuis des années, l'évolution de la Tunisie en fonction des réformes introduites. La promotion de la loi électorale, en vue de conforter les droits des candidats et la garantie de la bonne marche et l'intégrité du scrutin a été aussi parmi les points soulevés dans le discours présidentiel. A cet égard, Ben Ali a tenu à annoncer comme mesures supplémentaires visant à consolider ces droits, la révision du mode d'organisation, d'enregistrement et de diffusion à travers les médias et à la révision publique tunisienne, des interventions des candidats, ce, en confiant au président du Conseil supérieur de la communication ou à son représentant mandaté, de s'assurer du respect de la loi. Avec eux nous réfléchissons Dans ce contexte, tout candidat dont l'enregistrement aurait été jugé contraire à la loi et interdit de diffusion, pourra faire appel de cette décision devant le tribunal. Idem pour les litiges électoraux où une période raisonnable sera accordée pour pouvoir trancher sur les requêtes par le Conseil constitutionnel. Engagements qui, selon les observateurs, constituent des garanties suffisantes pour les candidats et les partis politiques d'opposition qui participent aux deux échéances. Devant les invités, le président tunisien aurait voulu insister sur la transparence qui sera consolidée, apprend-on, par un accompagnement de la part des instances internationales spécialisées du déroulement des élections. «Nous avons la ferme détermination de continuer à faire évoluer la vie politique dans notre pays, en vue de conforter davantage la démocratie», poursuit Ben Ali. Une réponse aux allégations d'une partie de l'opposition qui portent atteintes aux intérêts nationaux. Le discours présidentiel a été également marqué par l'annonce de l'élaboration d'une stratégie en matière de politique de jeunesse, pour la période 2009-2014. Cette stratégie permettant d'identifier les objectifs futurs et d'harmoniser davantage les activités sectorielles destinées aux jeunes, en procédant à une ventilation adéquate des financements en conformité avec les priorités à venir, ce, en prenant en considération les suggestions avancées par les jeunes, au cours de ce dialogue avec la jeunesse lancé le 21 mars dernier par le président Ben Ali. Un dialogue ouvrant la voie à une participation plus large à la vie associative et politique. En mettant l'accent sur l'importance de cette jeunesse, Ben Ali a indiqué dans son discours que «c'est pour eux que nous oeuvrons; c'est avec eux que nous réfléchissons et c'est grâce à eux que nous construisons l'avenir». Pour les analystes les plus avertis, le chef de l'Etat tunisien mise aujourd'hui sur cette jeunesse comme il avait toujours misé sur le capital humain et la classe moyenne. Dans ce même ordre de consolidation de la place des jeunes au sein de la société, Ben Ali a tenu à rappeler que cette jeunesse est capable de faire avancer le pays. Il ajouta que ce discours sera suivi de la signature officielle par des représentants de cette jeunesse tunisienne, du Pacte national de la jeunesse, rédigé par ces jeunes eux-mêmes à l'issue du dialogue national. De nombreuses autres mesures ont été annoncées par le président tunisien, pour améliorer la compétitivité de l'économie nationale, faciliter davantage la création d'entreprises, et multiplier les créations d'emplois. A cet égard, il a incité à établir des programmes spécifiques à l'intention des demandeurs d'emplois parmi les titulaires de diplômes de l'Enseignement supérieur dont le chômage perdure, et cela, en partenariat avec les entreprises économiques et le tissu associatif. Pour réaliser cet objectif, il a décidé de faire doubler le capital de la Banque de financement des PME. Parallèlement, l'avance consentie au titre des marchés publics confiés aux PME a été majorée de 10 à 20% en vue de renforcer leur aptitude à faire face aux aléas et à préserver leurs positions sur le marché tunisien et les marchés extérieurs. Rappelant les nombreux acquis du pays dans tous les domaines, notamment celui des infrastructures, et qui ont permis à la Tunisie de hisser de 29% en 2006 à 35% en 2008, l'indicateur de rattrapage du cortège des économies des pays membres de l'OCDE, le président tunisien a clos son discours par un engagement renouvelé à continuer à hisser son pays au niveau le plus élevé. «Les difficultés ne nous empêcheront pas de poursuivre notre œuvre de réforme et de construction, avec un esprit de défi et la volonté de gagner les paris engagés», conclut-il. Le lendemain de son intervention, Ben Ali confère avec le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, pour concrétiser les décisions présidentielles définies. Notamment, la mise à niveau du secteur des services à savoir l'amélioration de sa compétitivité et le renforcement de sa contribution à l'accélération du rythme de l'emploi, en particulier pour les diplômés du système de l'enseignement et de la formation. Ces sujets ont été évoqués par le Premier ministre, quelques jours plus tard, lors de l'ouverture des festivités marquant le 50ème anniversaire de la création de l'Université tunisienne. Les programmes mis en place pour polariser les investissements, plus particulièrement dans le secteur des technologies de l'information et de la communication, en fonction des dispositions prises pour multiplier les espaces appropriés et renforcer les potentialités de formation des compétences et des expertises en la matière, ont été au cœur des consignes données par Ben Ali.