Wana a su capitaliser sur son expérience pour redimensionner son offre aux besoins du consommateur marocain. Le résultat ne s'est pas fait attendre avec plus de 1,8 million de clients et un chiffre d'affaires semestriel de 789 millions de dirhams. L'entreprise continue d'être novatrice et à un œil sur la future licence GSM Wana a été «un succès commercial unique au Maroc, mais son réseau a vite saturé». Il a également été «une proposition de valeur unique pour le consommateur, mais des terminaux en deçà des attentes des consommateurs». C'est ainsi que Karim Zaz, le patron du troisième opérateur des télécoms, a résumé les débuts de Wana, lors d'une conférence de presse donnée, ce mardi 21 octobre à Casablanca. Plus que de simples constats, ce sont de véritables enseignements que Wana en a tirés. Le premier de ces enseignements est que le Maroc n'est pas ce marché de «prix», où il suffit simplement d'avoir le produit le moins cher pour gagner le cœur des clients. La qualité du réseau, la gamme des terminaux et la qualité de service sont des variables peut-être aussi importantes sur lesquelles il a fallu s'appuyer pour convaincre les clients. Et c'est effectivement ce que Karim Zaz et ses équipes ont fait pour porter leur portefeuille clients à plus de 1,7 million de clients au 31 août 2008 et son chiffre d'affaires semestriel à près de 800 millions de dirhams. Rentabilité pas pour demain D'abord en ce qui concerne le réseau, il a fallu stabiliser et élargir la couverture géographique. De 32 villes au lancement en 2007, Wana en est à 170, moins de deux ans plus tard, en septembre 2008. La qualité des communications s'en est vite ressentie, puisque le taux d'efficacité qui n'était que de 32% en février 2007 est passé à 98%, répondant largement aux standards internationaux de qualité. Cette couverture vaut également pour l'internet mobile et l'international qui bénéficie de deux câbles sous-marin. L'autre variable importante sur laquelle devait s'appuyer Wana, sont les terminaux. Et très vite, les marketeurs de l'opérateur ont commencé une montée en gamme. C'en est vite fini des cinq terminaux qui constituaient la gamme de l'offre de lancement à la clientèle qui reprochait surtout de fonctionner sans la fameuse puce. Les quatre plus grands producteurs de portables qui sont Nokia, Samsung, LG et Motorola ont été appelés à contribution pour aller dans le haut de gamme avec plus de 50 terminaux. Le résultat a été une sensible augmentation de près de 200% de l'ARPU, c'est-à-dire de consommation moyenne de chaque abonné, entre le deuxième trimestre 2007 et le troisième trimestre 2008. Cependant, Wana n'a certainement pas encore atteint son seuil de rentabilité, ni même enregistré un Ebitda positif, c'est-à-dire un résultat avant amortissement, impôts et frais financier. Il n'empêche que dans le domaine des télécommunications, la rentabilité débute généralement après trois à cinq ans d'existence. Le président de Wana a d'ailleurs cité en exemple le second opérateur, Méditel, qui a enregistré son premier résultat d'exploitation positif après trois ans d'existence, ce qui était lié en partie au coût d'acquisition de la licence dans un contexte où les équipements étaient encore plus chers qu'ils ne le sont encore. En tout cas, Wana a les atouts pour accélérer sa croissance. D'ailleurs, au cours de cette conférence, la société a procédé au lancement en avant première de nouveaux terminaux ultra portables aux caractéristiques proches des lap-tops, mais ne pesant pas plus d'un kilogramme et avec un système d'exploitation Windows. Au cours de la conférence, Karim Zaz a également manifesté un intérêt prononcé pour la troisième licence GSM qui devrait être lancée bientôt. Et c'est d'elle que dépendra le plan d'affaires de l'entreprise.