La gazelle, fierté des tribus locales, a complètement disparu; les chameaux se font de plus en plus rares mais il y a pire que ces pertes. La palmeraie de Figuig, précieux point vert en plein désert, est sérieusement menacée de disparition. Sous l'effet d'une sécheresse récurrente et à cause d'un rabattement important de la nappe, l'oasis de Figuig connaît une dégradation très avancée au point que des cultivateurs ont abandonné leurs terres. Cette dégradation concerne aussi les ressources agropastorales et les cultures sous-jacentes de la province Pourtant, cette palmeraie, chef d'œuvre ancestral, a toujours constitué une destination de prédilection des caravaniers qui traversaient le désert et de touristes en quête de repos et de quiétude et continue de faire l'objet d'une attention particulière de la part des figuiguis et des pouvoirs publics. Consciente de la menace et de ses impacts socio économiques sur les populations locales, la direction régionale de l'agriculture de Figuig-Bouarfa a mené de nombreuses actions pour surmonter les défis qu'affronte cette palmeraie, riche de 140.000 pieds de palmiers dattiers dont Aziza, produit terroir à labelliser, est connue pour son goût, sa saveur et ses qualités nutritives. Dans le cadre de sauvegarde de l'oasis, le réseau hydro agricole a bénéficié d'importants travaux d'aménagement au profit de la petite et moyenne hydraulique. Par ailleurs, des murs de protection ont été construits pour protéger la palmeraie contre les inondations en période de crues. D'autres actions ont permis de réhabiliter le réseau d'irrigation et le projet Kfw en cours d'exécution en l'exemple. Mais le projet qui a redonné plus d'espoir aux cultivateurs, est celui de mise en valeur du périmètre Barkouks. Celui-ci, une fois fonctionnel a été remis, clés en main, à une association locale, Amal Al Waha, qui est parvenue à des résultats encourageants. Malgré l'importance des projets réalisés, les résultats escomptés n'ont été atteints que partiellement et la menace plane toujours sur cette oasis, importantes sources de revenus pour des centaines de familles. Au fait, la valeur marchande de la production -dattes- varie, selon la DPA de Figuig, entre 50.000 à 62.000 DH l'hectare. Préservation et la sauvegarde de l'oasis Aussi, pour sauvegarder la palmeraie et développer une véritable agriculture oasienne, les pouvoirs publics ont programmé le projet de construction du barrage SFISIF sur oued Zouzfana. Ce projet dont les travaux viennent d'être lancés récemment avec un échéancier de 12 mois, a été co-financé par les ministères de l'Intérieur et de l'Agriculture et la pêche maritime à hauteur respective de 120 millions de DH pour la réalisation des gros œuvres (barrage) et 100 millions de DH pour la construction d'une conduite d'eau souterraine de 45 KM de long. Selon le directeur régional d'agriculture de Figuig, le barrage SFISI a pour but essentiel la préservation et la sauvegarde de l'oasis mais le projet prévoit aussi une extension de la palmeraie de 600 HA. Au fait, souligne le directeur, grâce à une capacité de stockage de 20 millions de mètres cubes, le barrage permettra de régulariser un débit de 8 millions de mètres cubes par an. De fait, les apports supplémentaires en eau permettront et la récupération des terres dégradées et abandonnées et de desservir les nouvelles extensions (600 ha), pourvu que cette ressource hydrique soit valorisée au niveau de sa collecte et de son utilisation. ■