Le plus grand mérite des Jeux Olympiques, c'est de pousser tout le monde à s'intéresser au sport, même s'il y a quelques abus à ce niveau, surtout quand des profanes s'improvisent en experts. Ils étaient quarante sept athlètes à prendre part à ces vingt-neuvièmes jeux de l'histoire de l'olympisme dont, pour rappel, vingt six pour l'athlétisme, dix pour la boxe, trois pour le judo, trois pour le taekwondo, deux pour l'escrime, une pour la natation et une autre pour le tir à l'arc. Bien que ce chiffre ne puisse en aucun cas être comparé avec celui des grandes nations comme la Chine, les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, il reste relativement important, si l'on regarde plutôt du côté d'autres pays participants qui n'ont pas été en mesure de compter sur un contingent aussi étoffé. Mais il est dit que dans pareils évènements, ce n'est pas le nombre qui fait la différence. Une fois encore, c'est l'athlétisme qui aura quelque peu sauvé la baraque, avec sa médaille d'argent au marathon grâce au vaillant Jawad Gharib et à la médaille de bronze du 800 m de Hasna Benhassi. On retiendra pour les autres, tout au plus, la qualification en finale des Lakhaoude et Hilali au 1500 m et celle de Laalou au 800 m. Quant aux autres disciplines, c'était la grosse déception. Judokas, les «taekwondistes», escrimeurs, tout comme la nageuse ou la tireuse, ont dû faire preuve d'une grande modestie. Même cette dizaine de boxeurs sur lesquels on fondait beaucoup d'espoir, a dû pour sa part, se contenter d'une toute petite apparition sur le ring. Et chacun d'y aller de sa propre prose. Dirigeants et autres athlètes en ont eu pour leur grade. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, ceux qui ont été épargnés, sont ceux qui n'ont même pas été qualifiés dans leurs disciplines respectives pour ces JO. Le Maroc, au cas où on ne l'aurait pas remarqué, a brillé par son absence en sports collectifs, y compris ce football qui accapare tout l'intérêt et coûte aussi cher. Nous pouvons, à ce niveau nous garder de nous comparer à de grands pays, tels l'Argentine ou le Brésil. D'autres pays l'ont si bien fait. Ils ont tenu la dragée haute à ces deux superbes équipes. Camerounais, Ivoiriens et surtout Nigérians ont forcé le respect du monde. Il n'y a pas de secret. On n'a que ce que l'on mérite après tout. D'abord, et contrairement à ce que l'on peut penser, par le budget réservé au sport et qui se trouve être le plus faible par rapport à tous les autres secteurs, mais aussi de par la gente sportive elle-même. On doit se donner d'abord le temps de se réjouir de ces deux médailles obtenues, et ce, malgré les critiques. Mais elles ne doivent nous faire oublier qu'il y a trop de gâchis dans cette gestion du sport qui fait que l'on ne s'intéresse à un évènement si grand soit-il, qu'à quelques semaines, ou quelques petits mois au mieux, de son coup d'envoi. C'est à se demander si l'on n'aime pas se faire surprendre et désagréablement de surcroît. Londres 2012, c'est demain ! Il y a aussi ces rapports généralement flous ou franchement conflictuels entre bon nombre de dirigeants et leurs athlètes. Cela a carrément tourné à la mascarade. Ils se sont fait légion, ces sportifs qui n'avaient rien sorti de tel avant les jeux, mais qui, aussitôt l'élimination consommée, ont rivalisé en déclarations dénonçant dans la foulée «une mauvaise préparation » et « le manque de moyens». Quelques boxeurs, dont surtout celui qui a passé les quatre rounds à se cacher le visage, s'en sont pris au jeu. Le judo et le taekwondo n'y ont pas échappé. Toutefois, Abdelkader Zrouri disait haut et fort, que s'il partait pour Pékin, c'est pour le pays et non pour une fédération qu'il accusait de tous les maux. Tout comme Mouna Abderrassoul qui n'a toujours pas compris pourquoi on l'a privée de son entraîneur qui n'est autre que son père pour libérer la place à un accompagnateur « sans aucune mission ». Bien sûr qu'il va falloir maintenant tirer les conséquences qui s'imposent. Beaucoup de choses sont appelées à changer. Mais cela doit se faire en toute sérénité dans la famille du sport, seule à devoir dominer son sujet et envisager les solutions qui s'imposent. Certains députés se frottent déjà les mains à l'idée de faire subir un interrogatoire aux responsables du sport, dès la rentrée. Mon Dieu ! Va-t-on encore nous sortir des inepties comme celles qui ont été servies au lendemain de la dernière Coupe d'Afrique des nations? Ces honorables dames et messieurs représentants du peuple, doivent être les premiers à savoir que si les partis auxquels ils appartiennent accordaient un minimum d'intérêt au sport, celui-ci aurait été voué à un tout autre sort.