Depuis bientôt un an, la CNSS s'est fixé comme tâche d'étoffer la relation avec ses assurés. Les allocations familiales leur seront donc, petit à petit, directement versées, par virement ou mise à disposition à la banque. Plus simple ? A voir… Le montant des allocations familiales est uniforme, il ne dépend pas de votre situation professionnelle ou sociale et reste le même quel que soit votre revenu», peut-on lire sur le site de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Effectivement, que vous gagniez 5.000 ou 50.000 DH par mois, vous avez droit à 200 DH d'aide mensuelle pour vos trois premiers enfants, 36 DH pour les trois suivants. Jusqu'en octobre 2007, ces aides (qui étaient alors de 150 DH pour les deux premiers enfants et 100 DH pour les suivants) étaient envoyées aux employeurs qui les reversaient aux salariés. Depuis, «nous nous sommes mis aux normes internationales et privilégions la relation directe avec l'assuré», explique Mohamed Afifi, directeur de la stratégie de la CNSS. Plus clairement, cela implique le versement des aides directement à l'affilié, soit par virement bancaire, soit par mise à disposition au guichet de la banque. «Cela permet également d'éviter des fraudes éventuelles», selon la même source. Actuellement, trente entreprises ont basculé vers ce mode de paiement. La CNSS prévoit de faire de même avec les 70.000 employeurs restants, d'ici la fin de l'année si tout se passe bien, à fin mars 2009 au plus tard. Malgré ce passage à la relation directe, un problème est récurrent pour les assurés. L'accueil à la CNSS, l'information, qui n'est pas toujours clairement donnée et la paperasse à fournir font hésiter les moins courageux. «Pour 200 DH par mois, je me dis que ça n'est pas la peine d'aller faire la queue au guichet. Mon enfant a trois ans bientôt, maintenant je me dis que ça peut-être intéressant si j'ai un rappel». Effectivement, mais mauvaise surprise, les rappels ne se font que sur les six derniers mois. «Nous sommes conscients que nous devons améliorer la qualité de l'accueil au sein des agences. Nous formons donc des conseillers qui pourront bientôt guider les assurés, en arabe, tamazight et français, tout comme cela se fait déjà au téléphone». A la CNSS, on se veut optimiste et rassurant. Toutefois, ce changement de fond entraîne certains dysfonctionnements que l'on ne peut nier. «Certains mois, nous recevons les allocations sur le compte de l'entreprise, à d'autres, ce sont les employés qui les reçoivent. C'est tout de même mieux qu'il y a quelques temps, où nous ne percevions plus rien. A la CNSS, on nous disait ne pas avoir reçu tous les justificatifs des assurés. En réalité, c'était dû à une certaine lenteur de la caisse. Mais bon, ça s'est amélioré», confie une responsable comptabilité qui tient à garder l'anonymat. Et on la comprend. «Pour être servie, pour être écoutée, pour que nos dossiers soient suivis, il faut être vraiment prévenant avec la CNSS», poursuit-elle. Ne jetons pas la pierre à la seule organisation de la caisse. Si parfois la lenteur entrave le versement des allocations aux assurés, si l'information n'est pas toujours donnée de bon gré («si vous voulez savoir il faut venir», peut-on vous répondre au téléphone, quand on ne vous raccroche pas simplement au nez, peut être par erreur), si les barrages administratifs font reculer plus d'un assuré, ces derniers ne mettent pas toujours leurs dossiers à jour.