Le second festival de raï de la capitale de l'Oriental, commence les festivités qui dureront cinq jours. Du 22 au 26 juillet, Oujda sera la capitale du raï, et pas seulement. D epuis la première édition, le visiteur est épaté : Oujda revient à la normale. Une normalité embellie. Après les multiples chantiers tous azimuts qui perturbaient sérieusement il y a encore quelques semaines le centre ville historique, le voici qui revit. En effet, le festival se veut en quelque sorte la cerise sur le gâteau. La brochure officielle dit : «pour accompagner cet élan et conforter la notoriété de la capitale de l'oriental». Le ton de ce festival est donc donné. Un festival officiel suivi de très près par le Wali et plus haut encore. Sans doute l'association mise en place pour faire vivre ce festival - Oujda arts, présidée par M. Chouak par ailleurs directeur général du CERI d'Oujda–a-t-elle eu quelques moyens que d'autres n'ont pas. On connaît pourtant d'autres structures festivalières qui ont les mêmes moyens et qui ne savent pas les utiliser. Ici, non. L'énergie légendaire des Oujdis - en fait, ce sont les Berkanis qui noyautent tout ça, comme le dit en éclatant de rire un membre éminent d'Oujda Arts. Depuis l'an dernier, et la première édition au succès public indéniable, mais à l'organisation encore balbutiante, les progrès sont aussi impressionnants que vérifiables. Sur le plan artistique, le festival s'est ouvert à d'autres musiques urbaines contemporaines ; un professionnalisme certain a fait place à un amateurisme averti ; seule la communication est encore un peu brouillonne… Pourquoi, par exemple, le festival n'a-t-il pas son site Internet ? Le public oujdi, augmenté des nombreux vacanciers avec voitures aux immatriculations exotiques, s'est rendu nombreux, en famille, tranquillement, jusqu'au stade d'honneur (loin du centre ville hélas) pour cette première soirée avec David Vendetta en vedette. Beau spectacle dans l'ensemble, mis à part un présentateur francophone lourdingue qui, à part décréter à longueur de soirée, que les «Oujdis sont chauds» le plateau artistique tient les promesses annoncées, dont une à laquelle nous souscrivons sans partage : Oujda, j'y crois ! FNAP 2008 un bon crû Les célèbres divas du patrimoine marocain ont joué le jeu avec les jeunes groupes de musique actuelle. Une fusion réussie sur les scènes de Marrakech. Pourtant, quelques imbéciles ont failli perturber la bonne tenue de la manifestation en jetant des pierres sur la scène de Bab Ighli. Un comportement choquant contre lequel s'insurgent les organisateurs qui pensent même rayer Bab Ighli de l'agenda 2009. Triomphe pour le FNAP 2008, le 43ème du genre, qui a mis le feu sur toutes les scènes de Marrakech, aussi bien dans les quartiers qu'au Théâtre royal ou à Bab Ighli. Plus de 250 000 spectateurs pendant les quelques jours du plus ancien et plus célèbre des Festivals du Maroc, soit plus de 100 000 spectateurs supplémentaires par rapport à l'année dernière. Des moments forts, comme les fusions entre des divas de renommée internationale, Nass El Ghiwane, Nabyla Man, Najat Aatabou et de jeunes groupes, et en apothéose une soirée de clôture au Palais Badii qui restera dans les mémoires. Seule ombre au tableau, le comportement scandaleux d'une poignée de voyous, qui, en guise d'applaudissements, a jeté des pierres sur la scène de Bab Ighli, à plusieurs reprises. A tel point que la chanteuse Najat Aatabou s'est vue contrainte d'écourter son tour de chant. « Je suis blessé par une telle attitude, crie Ahmed Tandjaoui, elle est indigne et choquante. Pour quelques jeunes voyous incontrôlables parmi 60 000 spectateurs, nous remettons en cause la scène de Bab Ighli pour l'année prochaine, à moins que l'espace ne soit totalement sécurisé et nettoyé, aussi bien des projectiles que de leurs utilisateurs…» En dépit de ces incidents qui ont laissé planer une ombre sur l'excellente organisation du Festival, les scènes de quartier-très professionnelles cette année-, ont attiré pas moins de 3000 spectateurs chaque soir, le théâtre royal a fait le plein-on a même dû refuser du monde pour la dernière soirée des concours-, et le Palais Badii, qui avait pour l'occasion doublé sa capacité d'accueil a reçu 2000 spectateurs pour chacune de ses représentations, avec en point d'orgue la prestigieuse soirée de clôture à laquelle ont assisté toutes les autorités de la ville et de la région. La Fondation des Festivals de Marrakech, qui a pris sous sa coupe l'organisation du FNAP l'année dernière, est satisfaite. Elle est déjà sur le pied de guerre pour l'organisation d'un festival international de jazz prévu dans la ville rouge en novembre, et sur les «Nuits de l'Achoura», après le Ramadan.