Les promoteurs du festival de Casablanca ont illustré à la perfection la variété dans laquelle nous évoluons. La semaine dernière, à Casablanca, Dar Bouazza, Mohammedia et Médiouna, on a dansé sur du chaâbi et du reggae, du rap ou de la musique funk. Vendredi 18 juillet, scène d'El Hank. Le Rock Ska bedonnant et déjanté, un tantinet engagé, de Sin Papeles, a fait se dandiner enfants, adolescents et parents des quatre coins de Casablanca. L'osmose entre le groupe barcelonais et son public était parfaite. Après maints au revoirs, les artistes se décident à quitter la scène, à contrecœur semble-t-il. Le lendemain soir, les doux rythmes reggae de Burning Spear ont enflammé la scène Rachidi. La chasse aux invitations était ouverte. Ainsi que les négociations aux barrières avec les agents du festival. Sécurité maximum, assurée par les forces de l'ordre et la société Altaïr, pour contrôler l'accès au petit carré VIP où allaient se retrouver les privilégiés qui pourraient voir le chanteur jamaïcain et ses musiciens de près. Entre dreadlocks et volutes de fumée, les balancements et sautillements des spectateurs suivaient la cadence des cuivres et des basses. Ceux qui avaient échoué au test d'entrée VIP - ils étaient nombreux -, se regroupaient derrière les barrières dans une ambiance tout aussi rythmée, tout aussi joyeuse. Un peu plus serrée toutefois. A quelques kilomètres de l'avenue Hassan II, la scène Sidi Bernoussi accueillait les amateurs de Aïta : Khadija El Bidaouia était l'invitée d'honneur du quartier. A notre arrivée, les derniers spectateurs regagnaient leur logis en groupes de tous âges, des deux sexes. «Elle n'est restée que 30 minutes, mais c'était superbe. Il faut revenir demain, pour Myriam Farés», nous conseillent des jeunes filles sur la route. Invitation acceptée, nous reviendrons. Police sur les dents Dimanche 20 juillet. La star libanaise est attendue avec impatience. Elle sera sur scène à 21h30. Dès 19h30, les fans arrivent. « Il faut réserver sa place dès maintenant. Après, ça va être plein !». Les deux jeunes femmes sont prêtes à patienter, elles tiennent à être aux premières loges. Elles ne sont d'ailleurs pas les seules. La police et la gendarmerie sont aussi de la fête. Ainsi que les pompiers, qui sont arrivés sirènes rugissantes, après quelques infractions au code de la route. Les armées déployées ont de quoi rassurer, mais aussi de quoi faire frémir. Sidi Bernoussi semble en état de guerre. Photographies interdites pour ce début de soirée. «Quand une star du monde arabe doit venir, la Wilaya double ou triple les effectifs, par crainte de débordements» explique l'un des responsables de l'organisation. Vers 22h00, le concert peut commencer. La chanteuse a emporté les spectateurs pendant près de deux heures. «Tout s'est déroulé au mieux» sourit Majidou, de la régie. Bravo à tous, à l'année prochaine pour la 5ème édition d'un festival qu'on adore.