L e Parti démocratique américain vient enfin de désigner son candidat pour les élections présidentielles du 04 novembre prochain. Ce sera Barak Obama qui croisera le fer avec le Républicain John Mac Cain. Le candidat démocrate devra préciser pour les électeurs américains son programme et sa politique étrangère. Au plan des promesses, il n'a pas perdu de temps. « Je ne ferai plus appel aux lobbies ». Il peut se le permettre, après avoir engrangé 250 millions de dollars, une enveloppe qui fera saliver plus d'un. Tant mieux pour lui. Ce qui nous intéresse, c'est un candidat qui affiche sa volonté de se défaire de l'emprise des lobbies. Dans ces conditions tout à fait nouvelles, on peut se demander de quel pays il sera le président, alors qu'aux EU le lobbying est légal. On prétend qu'il a deux « handicaps ». Il est noir et n'a que 46 ans, ce qui confirme que Pierre Corneille n'est pas américain. Noir ? De peau certes. Mais il n'est pas plus noir que Colin Powell ou Condoleeza Rice qui l'ont précédé. Certes, ils n'étaient pas élus, mais ils n'ont tout de même pas déclenché une révolte ni des blancs, ni des latinos, ni des indiens. Tout simplement parce que ces noirs ne le sont que de peau. Ce qui montre que ceux qui ont été vaincus depuis longtemps, ce sont d'abord Frantz Fanon, puis Aimé Césaire et même le modéré Léopold Senghor, chantre de la négritude. Il, n'empêche que des extrêmistes peuvent se manifester. Barak Obama est un américain noir, certes, mais qui a épousé l'idéologie blanche dominante, l'Amérique d'abord, servie par le reste du monde. Pour montrer qu'il est un politicien aguerri malgré ses 46 ans il prend une position en direction de la puissante Association des juifs américains, en affirmant qu' « Al Qods sera, la capitale éternelle d'Israël ». A Washington, était présent Ehud Olmert, que tout le monde entend en raison des casseroles qu'il traîne. Ainsi donc, personne ne peut plus dénoncer « ses attaches avec l'Islam », et l'Association saura renvoyer l'ascenseur, selon ses calculs. Cette déclaration peut être perçue comme une agression contre le monde arabo-musulman. Dans certains milieux généralement bien informés, on laisserait entendre que la Ligue Arabe et l'OCI travailleraient d'arrache-pied pour une levée de boucliers à l'unisson. Par ailleurs, on se demande si Barak Obama sait qu'il existe un « Comité de la ville sainte ». En vérité, cette déclaration se situe dans le droit fil de la politique de ses prédécesseurs et de son adversaire, ce qui explique en partie son excès de zèle. Depuis 2007, on a noté que toutes les promesses électorales sont tenues quand il s'agit de l'immigration, l'arabophobie et l'slamophobie. Avec sa déclaration sur « Al Qods » Barak Obama a dilapidé le capital de Sympathie qu'on pouvait nourrir à son égard. S'il veut rectifier le tir durant sa campagne, il lui en cuira. S'il arrive à la Maison Blanche et décide de maintenir le statu-quo, l'Etat hébreu aussi bien que l'Association des juifs américains lui rappelleraient sa promesse. On n'a pas manqué d'être étonné et amusé quand le candidat Obama a décidé de se défaire des lobbies. Les Américains et le monde attendent qu'il promette de réduire le budget alloué à la défense, et par conséquent au complexe militaro industriel, qu'il dénonce la fabrication et la vente des armes à sous munitions, qu'il propose aux pays concernés la réduction des armes nucléaires, et non seulement tout focaliser sur l'Iran, en oubliant Israël. Le Républicain John Mac Cain veut gagner la guerre d'Irak, ce qui lui fera oublier la défaite du Vietnam. Barak Obama veut se retirer d'Irak, mais ne le pourra pas tant l'héritage est lourd. S'il y a un petit mouvement contre la guerre d'Irak, il y a aussi des familles qui sont fières d'avoir perdu un des leurs dans cette guerre. Les choses étant ce qu'elles sont, ce n'est pas être pessimiste de considérer que John Mac Cain ou Barak Obama, c'est bonnet blanc et blanc bonnet.l