Le report du 8ème congrès national de l'USFP n'est pas passé inaperçu. Le champ politique marocain et les partis de la koutla qui suivent de plus près le congrès, ont vite réagi aux derniers développements survenus lors du 8e congrès de Bouznika. My Mhamed Khalifa, membre du comité exécutif du parti de l'Istiqlal est catégorique : «je ne crois pas que le report du 8e congrès jusqu'au mois de novembre prochain, va avoir des répercussions sur l'avenir de la coalition gouvernementale. Il est sûr que la question de la participation au gouvernement ou le retrait est la goutte qui a fait déborder le vase. La question du suffrage par liste a aussi provoqué des divergences entre les congressistes. Ce report permettra à nos camardes de l'USFP de bien régler ses problèmes. Il est clair que cette situation est suivie de très près par tous les acteurs politiques au Maroc. Concernant le parti de l'Istiqlal, la dynamique de l'USFP n'est pas le cas de l'Istiqlal. Le parti vit dans un statut quo et le prochain congrès de l'Istiqlal connaîtra plusieurs candidatures au poste de Secrétaire général, si l'actuel Secrétaire général, Abbas El Fassi, maintient sa décision de se porter candidat en violation des statuts du parti». Concernant la position du PPS (Parti du Progrès et du Socialisme), un autre allié de l'USFP dans le gouvernement, Moulay Ismail Alaoui , Secrétaire général du parti avance pour sa part que «le report du 8e congres n'aura pas de répercussions sur la coalition gouvernementale. Sans vouloir dramatiser les choses, chacun pourra interpréter ce report à sa manière. Certains vont voir dans ce report un signe d'une volonté d'ouvrir un dialogue entre tous les protagonistes du congrès. D'autre ne verront qu'un signe de conflit. L'USFP est un acteur majeur dans la vie politique au Maroc, tout ce qui le concerne en interne concerne le pays entier. Concernant une éventuelle propagation de la crise vers d'autres partis, je ne crois pas que cela soit possible, chaque parti a sa propre spécificité. Pour ce qui est du retrait du gouvernement, c'est une décision interne du congrès qui est libre de choisir l'option qu'il juge adéquate. Je ne crois pas qu'un éventuel retrait de l'USFP du gouvernement pourra affecter la Koutla». Pour sa part, le Secrétaire général du PSU (Parti Socialiste Unifié) Mohamed Moujahid ne partage pas le même avis des deux dirigeants politiques. Pour le représentant de la gauche radicale : «Le report du 8e congrès et les problèmes de l'USFP sont le résultat naturel de la crise que traverse le pays. C'est le résultat d'un malaise qui affecte toutes les composantes du bloc démocratique. Il est clair qu'après 10 ans d'expérience de l'alternance, on s'aperçoit que nous n'allons pas vers l'avant mais au contraire, on constate une régression à tous les niveaux. Ce qu'on a appelé la transition démocratique n'a pas permis d'arriver à une vraie démocratie. Ce qui se passe à l'USFP n'est pas négatif, au contraire il dénote d'une dynamique interne du parti qui cherche à trouver des explications à des questions pertinentes après 10 ans au gouvernement».