Qui croire ? Le plaignant qui prétend être créancier ou l'accusé qui affirme avoir refusé de vendre un joint à sa victime dans le ventre de laquelle il a enfoncé un couteau ? Le juge d'instruction de la Cour d'appel de Settat examine en ces jours-ci un dossier assez complexe. Le plaignant, alité chez lui, après avoir subi trois opérations chirurgicales, a déclaré avoir été victime d'une agression à l'arme blanche. Son adversaire, qui « lui devait de l'argent », lui a enfoncé un couteau dans le ventre, lorsque celui-ci est allé lui réclamer son argent. Le couteau a transpercé les boyaux, le rein gauche pour atteindre le poumon. Deux opérations chirurgicales à l'hôpital Hassan II de Settat ont échoué. Le blessé a été dirigé vers le CHU de Casablanca pour une troisième intervention. Les signalements fournis à la police ont conduit les enquêteurs à arrêter l'agresseur qui a donné une autre version des faits. Récidiviste et dealer connu, il a reçu la visite, un soir, du plaignant qui lui a demandé de lui écouler un morceau de chira. Le dealer a refusé dans un premier temps pour céder par la suite à la demande. Il a été ridiculisé devant les siens et a sorti son couteau pour faire taire l'humiliation criarde. Il est poursuivi pour tentative d'homicide volontaire. Plutôt une affaire… à double tranchants !