Mourad Gartoumi, commerçant au marché de gros et principal plaignant dans l'affaire du marché de gros de fruits et légumes de Casablanca toujours en instruction à la cour d'appel, a entamé une grève de la faim à partir de mardi 9 février dans la matinée devant l'entrée du marché. « Je n'arrêterai pas ma grève de la faim, j'irai jusqu'au bout, à moins qu'on ne poursuive les falsificateurs qui jusqu'à maintenant continuent à détourner les deniers publics » dit-il. Mourad Gartoumi dit agir de la sorte pour protester contre la procédure judiciaire qui traîne en longueur alors que les preuves irréfutables de falsifications et de détournements de deniers publics existent. Il y a quelques jours le plaignant a adressé une correspondance à plusieurs départements « dénonçant la gestion du marché de gros de fruits et légumes de Casablanca ». Dans cette nouvelle plainte il se déclare désolé de rappeler, encore une fois, que justice n'a pas été faite et que la gabegie au sein du marché de gros se poursuit de plus belle et même « s'aggrave de plus en plus ». Il affirme dans sa nouvelle plainte que pas moins de 800 commerçants et agriculteurs, en relation quotidienne et étroite avec le marché de gros, sont prêts à témoigner sur cette situation. Cette nouvelle plainte est motivée, d'après le plaignant, par le fait que la procédure pénale introduite contre des responsables au niveau du marché, dont des élus de la ville de Casablanca, peine à aboutir « malgré plusieurs plaintes et des preuves irréfutables de falsification de données flagrantes, des falsifications de données en vue de détournement de milliards de centimes du marché annuellement ». La nouvelle plainte avait été adressée au Cabinet Royal, au ministère de l'Intérieur, au ministère de la Justice, au Wali de Casablanca, au gouverneur de la préfecture de Moulay Rachid territoire où se situe le marché de gros, au procureur général du Roi près la cour d'appel de Casablanca, au juge d'instruction de la 3ème chambre près la cour d'appel de Casblanca, à l'Instance nationale contre la corruption, au président du parlement et au président de chambre des conseillers. Le plaignant s'était donné un délai à la suite de l'envoi de cette ultime plainte avant d'entamer sa grève de la faim. Mourad Gartoumi, lui-même commerçant au marché de gros, s'était fait connaître par sa lutte entamée depuis 2003 pour dénoncer des détournements de fond dans le marché et une gestion jugée calamiteuse où quelques personnes bien placées s'accaparent des biens publics. A rappeler que le dossier du marché de gros est toujours en instruction à la troisième chambre d'instruction près la cour d'appel de Casablanca.