Contraception. La pilule du lendemain est arrivée afin de remédier aux quelques 300.000 avortements enregistrés chaque année à cause de grossesses non désirées ou de viols. Pourtant, cette nouvelle recette magique a suscité une grande polémique au sein de la société… Pour ? Contre ? Retour sur un fait social… L'introduction de la pilule du lendemain dans le marché marocain est une première. L'appréhension d'une grossesse non désirée après un rapport sexuel mal ou non protégé, fait désormais partie du passé. La pilule contraceptive peut être jetée aux oubliettes. A partir de maintenant, la pilule du lendemain vient sauver les femmes d'un bébé malvenu. Elle doit être prise dans les 72 heures qui suivent l'acte sexuel. Au-delà de ces trois jours, elle n'est plus efficace, surtout si la grossesse a déjà commencé. En effet, cette nouvelle méthode de contraception n'est pas abortive. Il existe, certes, plusieurs médicaments qui interrompent la grossesse, dont l'efficacité est à 90% et qui devraient être utilisés dans un délai de 57 jours. Mais la pilule du lendemain ne fait pas partie du lot. Selon le Dr Dhaouadi Jihen, médecin gynécologue «cette dernière retarde l'ovulation, empêche la fécondation et rend l'endomètre impropre à la nidation. Ceux qui continuent à protester contre cette pilule, ne savent peut-être pas qu'elle ne pourrait jamais interrompre une grossesse, mais qu'elle est en train de sauver des centaines d'ex-futurs-nouveaux-nés-avortés et des vies de milliers de futures maman». Il faut toutefois noter que ces contraceptifs d'urgence ne sont pas aussi efficaces que les méthodes régulières de contraception. En empêchant l'implantation, ils peuvent causer une grossesse extra-utérine. Quelques effets indésirables peuvent également survenir après la prise de la pilule (saignements, nausées, maux de tête…). La contraception d'urgence a fait ses débuts depuis bien longtemps dans d'autres pays (la Tunisie, l'Algérie, La France…). Elle est souvent distribuée gratuitement dans les lycées afin de remédier aux avortements clandestins, particulièrement chez les adolescentes. Son autorisation au Maroc survient après dix années de combat et de lutte. Plusieurs marocaines se la procuraient de l'étranger. «Je vais deux fois par an en France, je m'en achète en même temps. Sa commercialisation au Maroc va aider les familles à mieux gérer leur sexualité et à empêcher surtout les grossesses non désirées», témoigne Saloua, psychologue. Elle sera délivrée sur ordonnance médicale et son prix variera autour de 100 dirhams. Une campagne de sensibilisation sera prochainement lancée à l'échelle nationale par le laboratoire Sothema, afin d'informer les familles et simplifier le mode de contraception d'urgence. Ainsi, qablas, infirmiers ou encore généralistes adeptes de l'avortement, n'amputeront désormais plus les embryions. La pilule du lendemain existe maintenant et empêchera les mordus de chair fraiche d'exécuter leurs boucheries. Le curetage ou le baptême sans naissance… L'avortement existe depuis bien longtemps au sein de notre société. Pourtant, il a choisi de se dissimuler dans les draps de l'hypocrisie. Au Maroc, ce sujet reste tabou parce qu'apparemment «il entâche l'honneur d'une famille, l'infraction de la justice ou encore provoque la colère de Dieu». C'est un fait social qui s'est laissé bercer par la loi d'un silence instauré au fil du temps. Les rapports sexuels fusent, mais Dieu seul sait si un préservatif, un stérilet, ou encore la pilule contraceptive ont été témoins de la scène. On se demande si les deux partenaires assument leur acte. En fait, on oublie souvent que les rapports sexuels entre l'homme et la femme servent à donner la vie. Toutefois, cette vie surprend parfois le couple. Une grossesse accidentelle vient ainsi semer le trouble dans les esprits et davantage si elle est issue d'une relation extraconjugale. Pauvreté ou honneur, elles sont interrompues. En effet, l'avortement constitue une incontestable issue capable de sauver ce qui reste. Les couples mariés n'échappent pas à la règle et font aussi partie de la partie. Pas la peine de rappeler la position religieuse vis-à-vis de cet acte criminel {Ne tuez point vos enfants par crainte de pauvreté ; Nous leur accorderons leur subsistance avec la vôtre. Leur meurtre serait une énorme faute. } [Sourate 17 - Verset 31]. Au Maroc, l'interruption volontaire de grossesse reste un acte criminel et entre dans la liste noire des tabous de la société. On se permet volontiers d'en parler mais sur papier seulement. Toute femme qui passe sur le billard risque de voir la fin de ses jours arriver. Cliniques, cabinets médicaux ou encore chez des sages-femmes, l'avortement constitue une infraction à la loi. Les médecins oublient complètement leur rôle dans la société et commettent volontairement ce délit. « Je jure et je promets d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité dans l'exercice de la médecine… Je le jure! Je le jure! Je le jure!» … Il s'agit du serment d'Hippocrate qui n'a plus lieu d'exister devant de telles violations. Mais pourquoi jurez-vous ? Pour le manque d'hygiène que vous allez procurer à vos patientes… Pour les quelques vies que vous allez vous offrir… ou pour les quelques sous que vous allez gagner en mutilant les embryons… Le mot sacré de Dieu est ainsi mis à l'écart et le serment d'Hippocrate est renvoyé aux calendes grecques. Quant à nos médecins et nos sages-femmes, ils choisissent de faire fortune grâce à cette méthode. A bon entendeur, salut ! mode d'emploi • Elle est efficace jusqu'à 72 heures après un rapport non ou mal protégé. • Ce n'est pas une méthode abortive, elle empêche seulement la nidation. • Elle doit être utilisée occasionnellement parce qu'elle ne remplace pas une contraception régulière. • Au-delà des 72 heures, elle n'est plus efficace • Elle n'est pas efficace si la grossesse a débuté • Elle n'est pas efficace à 100% (entre 68% et 90%). • Elle ne protège pas du tout contre les maladies sexuellement transmissibles. • La prendre le plus rapidement possible après l'acte sexuel : plus vite elle est prise plus elle est efficace.