Parution du livre d'Henri-Louis Védie. Sous-titré «L'expérience du développement durable des régions sud-marocaines», l'ouvrage décrit les étapes successives d'une aventure exceptionnellement difficile : celle du développement des provinces sahariennes. Le point de départ de ce livre, c'est Laâyoune : « Ce livre a été écrit sous l'effet de la découverte d'une ville : Laâyoune. Un choc, une ville et une vie nouvelles, en plein désert et face à la mer ». C'est en effet au cours d'une visite de cette ville que le professeur Védie a eu l'idée d'explorer et de décrire la logique de développement des Provinces du sud marocain. Il ne s'agit pas d'un livre de commande ni d'un plaidoyer, il ne s'agit pas ici de défendre une cause. C'est un ouvrage scientifique, mais pas seulement. La somme d'informations est énorme, mais le livre ne se réduit pas à cela. Le travail du professeur Védie a consisté à évaluer les efforts fournis, et qui sont considérables, dans les infrastructures du sud marocain. Par le biais d'une description minutieuse du maillage routier ( qui s'étale sur 800 km de côtes), du maillage des télécommunications, des nouveaux ports (avec un pôle de développement basé sur l'activité maritime), des aéroports, c'est toutes les étapes du développement d'une logistique impressionnante qui sont éclairées et montrées au lecteur. On assiste à une véritable épopée. « Mon propos ne consiste pas à dire que tout est parfait. Je dis que des efforts considérables ont été faits et qu'il faut faire connaître ces efforts ». Parce que c'est bien un immense effort d'urbanisation et d'éradication de l'insalubrité qui a été entrepris par les autorités marocaines dans le sud du royaume depuis les années 1995-96. Le challenge n'était pas facile à relever. C'est simple : il n'y avait rien. Pour se faire une idée, les Provinces du sud, c'est 60 pour cent du territoire marocain pour 900 000 habitants, donc un déséquilibre énorme entre la superficie et la démographie. Et le pari est en passe d'être réussi par le Maroc. Pari audacieux, puisque les territoires concernés sont parmi les plus vastes, mais les résultats sont là : les provinces essentiellement désertiques du sud marocain sont en train d'accéder à un niveau de développement économique que beaucoup d'autres régions du monde envieraient. L'auteur revient également sur le processus de sédentarisation qui a accompagné le développement du sud marocain ; il démontre la fausseté du cliché qui dit que le nomadisme du sud aurait été violenté par les marocains du nord. Il montre au contraire qu'il s'agit de flux naturels qui ont été accompagnés de politiques publiques. Dans le domaine sanitaire aussi, les résultats des Provinces du sud sont supérieurs à la moyenne nationale, car le sud a pu bénéficier des dernières technologies alors qu'il n'y avait rien avant. Le professeur Védie montre ainsi que, paradoxalement, le fait que tout était à faire est devenu un atout pour la région. Le leitmotiv du livre ? « Avant, il n'y avait rien. Maintenant il y a ». Peinture LES « JARDINS DES LUMIERES » DE MELLAKH Sous le signe « jardins des lumières », Abdelhay Mellakh expose à la galerie Bab Rouah à Rabat. Point besoin de souligner l'obsession coloriale de cet enfant du quartier marrakchi de Mouassine. La peinture de Mellakh s'apparente à une obsession, en effet. Obsession de la densité interstitielle des couleurs. Obsession d'harmonie entre les ombres et les formes. Mais ce qui marque le plus son œuvre, c'est cette espèce d'acharnement à restituer les contours non seulement spatiotemporels, mais également ethnoculturels de cette médina qui l'a vu naître et épanouir son talent de plasticien. Face à chacune de ses œuvres, on se surprend à parcourir son propre imaginaire à la recherche d'un souffle identitaire qui s'estompe à la vitesse de la lumière. L'exposition se tient jusqu'à la fin du mois.