Mohamed El Marouani, président du Mouvement pour la Oumma "Nous considérons que l'autorisation accordée à Attawhid Wal Islah pour tenir sa deuxième assemblée générale est un grand signal mais qui demeure, cependant, limité. Cet acte devrait être suivi de l'octroi du récépissé de dépôt et doit s'élargir à toutes les composantes du mouvement islamiste et des organisations politiques et de la société civile qui n'ont pas encore obtenu leur légalisation. Nous pensons que ce sont là les conditions sine qua non pour aboutir à une trêve démocratique où chacun peut exprimer ses idées en toute liberté. Il ne pourrait y avoir de démocratie sans pleine citoyenneté et celle-ci ne peut s'affirmer sans libertés ni droits politiques. Dans ce sens, je dois faire référence à tous nos documents et plates-formes qui confirment que les organisations islamistes ne peuvent avoir l'apanage de l'Islam. De même que nous réfutons la violence et que nous nous attachons aux méthodes pacifiques, au respect des lois et aux fondements religieux, linguistiques et culturels qui ont scellé notre civilisation marocaine. D'ailleurs nous nous faisons un devoir de défendre les fondements de notre identité. Où se situe le problème, donc ? Nous savons tous que le Maroc ne peut être édifié que grâce à l'apport de tous ses fils. C'est pour cela que l'édification démocratique demeurera incomplète tant que les mouvements islamistes seront exclus du champ et interdits d'exprimer leurs prises de position à travers des structures qui répondent aux exigences de la loi. Nous estimons que si les autorités du pays autorisent toutes les composantes islamistes et politiques à s'exprimer librement, le Maroc verra s'ouvrir devant lui des perspectives prometteuses. Parmi ces perspectives, il y a lieu de mentionner l'inauguration d'une ère nouvelle caractérisée par la compétition autour des programmes. Dans ce cadre, nous estimons que le pays gagnerait beaucoup à élaborer et à mettre en pratique des réformes constitutionnelles et politiques à même de garantir une alternance authentique et à arrêter une fois pour toute le référentiel du pouvoir qui assure la pluralité des opinions. Nous considérons également que la question du développement durable puisse devenir une question centrale posée à l'ordre du jour pour garantir la participation de l'ensemble du peuple marocain dans la gestion des affaires publiques. Mais pour cela, il faut que les services de sécurité s'assignent à garantir la sécurité des citoyens en luttant contre la criminalité, la prostitution et les réseaux de trafic des stupéfiants. De même que le Maroc a grandement besoin d'une justice indépendante et efficace. Ce n'est qu'à ces conditions que seront supprimées toutes les conditions favorisant la violence."