Le mouvement Attawhid Wal Islah vient de consolider son rôle de cheville ouvrière du PJD. Son deuxième congrès lui balise le terrain pour entamer la phase de l'action communale. Trois événements majeurs ont caractérisé la deuxième conférence générale ( c'est-à-dire le Congrès ) du mouvement Attawhid wal Islah, tenue les 14 et 15 décembre à Bouznika. En effet, pour ce mouvement, constitué en août 1996, suite à une fusion entre le Mouvement de la réforme et du renouveau (Harakat al islah wa attajdid), et la Ligue de l'avenir islamique ( Rabitat Al moustaqbal al islami), il s'agit en premier lieu de l'autorisation officielle dont a bénéficié le Mouvement pour l'organisation de son congrès national. Un événement qui confirme, d'une part, la volonté des pouvoirs publics de normalisation de leurs rapports avec les islamistes, et d'autre part, la modération de ce mouvement et de sa couverture politique représentée dans le cadre du Parti de la justice et du développement. Le second point qui a attiré l'attention des observateurs consiste en l'adhésion de l'ex-gauchiste Mohamed Talabi aux rangs de ce mouvement. Mohamed Talabi, était membre fondateur et dirigeant de l'Organisation de l'action démocratique populaire ( OADP), dissoute en juillet dernier et dont les membres ont participé à la création de la Gauche socialiste unifiée. M. Talabi a quitté l'OADP bien avant cet événement. Son penchant vers la mouvance islamique modérée s'est confirmée depuis plusieurs années, mais son choix porté sur Attawhid wal Islah n'a été confirmé que récemment. Enfin, le troisième élément qui mérite d'être souligné, a trait à l'appel annoncé par Fathallah Arsalen, dirigeant de l'association Al Adl Wal Ihssane, pour l'unification des rangs de la mouvance islamiste marocaine. Cet appel, revêt un caractère particulier vu les positions de cette association en ce qui concerne la participation à l'action politique partisane officielle, notamment par rapport à la donne électorale et vis-à-vis des prochaines échéances communales. Selon plusieurs observateurs et acteurs politiques, la coordination entre le PJD et l'Association du Cheikh Yassine n'a jamais été interrompue et, qu'en dépit de certaines tractations estudiantines entre les membres de ces deux courants, l'alliance contre les autres composantes politiques, dont en premier lieu l'USFP, a toujours été de mise. Cela s'est manifesté lors de la dernière campagne législative, et il n'y a aucune raison qu'il soit interrompu dans les mois à venir, et ce surtout que l'action communale se distingue parmi toutes les formes de gestion politique, par sa proximité et sa rentabilité politique palpable à court terme. Certes, pour les ammis et disciples du Cheikh Yassine, une action politique efficace efficiente a besoin de canaux nationaux, dont en premier lieu, l'institution parlementaire, et que le succès du PJD lors des dernières élections, leur donne matière à réflexion. Car, la politique de la chaise vide adoptée par Abdessalem Yassine ne répond guère aux appétits des « jeunes » dirigeants de cette association. Cela dit, à l'issue de sa IIème conférence, le Mouvement Attawhid Wal Islah, en tant qu'appareil de mobilisation sociale et éducative qui complète l'action politique du PJD s'est fixé quatre axes de préoccupations. Il s'agit des actions classiques d'ordre organisationnel et éducatif ( de propagande), de la présence massive dans les rangs de la jeunesse, de l'amélioration du volet portant sur la communication et l'information et, enfin, de la poursuite du travail amorcé en ce qui concerne la répartition et la spécialisation des départements.