Une nouvelle phase est amorcée dans la vie de Tanger-Med. Le Souverain vient, en effet, d'y lancer la desserte autoroutière qui donnera vie à la dynamique du site. our après jour, le méga-chantier de Tanger-Med prend forme et ses structures s'imbriquent régulièrement dans la lignée du programme défini. Un des points d'orge de cet immense complexe est le système de communications sur lequel toute la vie quotidienne dans et hors site sera articulée. Desservir efficacement Tanger-Med est, en effet, une gageure à la fois logistique et commerciale, puisque l'ensemble des mouvements de trafic vers et en provenance du site, constitueront un réseau névralgique pour la vie et le développement futur de Tanger Med. C'est dans cette logique que Sa Majesté Le Roi Mohammed VI a procédé, le 25 mars dernier, à l'inauguration de l'autoroute de desserte du port Tanger-Med. Un événement déjà, puisque ce signal ouvre officiellement la voie à ce nouvel axe d'une longueur de 52 km qui donnera vie au plan des communications terrestres. Une enveloppe de plus de 4 milliards de DH Une enveloppe de plus de 4 milliards de DH a été nécessaire pour la réalisation de ce tronçon autoroutier. Cette voie devra ainsi permettre le développement des échanges commerciaux et industriels, non seulement entre le Maroc et les pays riverains au Sud de l'Europe, mais avec tout le Vieux Continent par ricochet. Corollaire : tout le flanc Ouest du bassin méditerranéen sera pratiquement un seul et même espace économique, touristique et humain, grâce au maillage de communications terrestres ainsi réalisé. Cette nouvelle extension sur Tanger Med, qui enrichit l'architecture du programme national autoroutier, confère, de facto, une dimension internationale accrue au site du méga-chantier, puisqu'elle permet de désenclaver toutes les régions traversées par le tronçon et d'améliorer automatiquement les conditions sociales, économiques et humaines des populations concernées. Le tronçon permettra, par ailleurs, de relier désormais beaucoup plus rapidement l'agglomération régionale de Tétouan au réseau autoroutier national. Selon les données techniques d'ADM (Autoroutes Du Maroc), le volume des terrassements a atteint 41 millions de m3 et le passage par des zones à sols compressibles a généré des travaux de consolidation qui se sont traduits par la mise en oeuvre de 150.000 m3 de tapis drainants 1.100 km de drains verticaux et 100 km de colonnes ballastées. La traversée des versants instables a nécessité, pour sa part, la réalisation de près de 1.400 m3 de masques drainants et de près de 330.000 m3 de bêches d'ancrage. L'axe autoroutier compte également 45 ouvrages de rétablissement qui doivent permettre la continuité du réseau de communication existant, soit une moyenne d'un ouvrage tous les 1,2 km. Un chantier très contraignant Toujours d'après les informations fournies par ADM, le chantier de ces infrastructures tient particulièrement compte de la préservation de l'environnement. Il a ainsi été procédé à l'édification de 5 viaducs d'une longueur totale dépassant 2 km, de 5 ouvrages de franchissement d'oueds et de 172 ouvrages d'assainissement. Un indicateur -parmi d'autres- démontrant l'ampleur de cette réalisation, est la masse considérable de béton et d'acier requise dans la construction des ouvrages d'art sur l'autoroute Tanger Port-Tanger Med : ce volet du chantier a mobilisé, en effet, pas moins de 152.000 km2 de béton et environ 11.990 tonnes d'acier. En ce qui la concerne, la confection de la chaussée proprement dite, aura nécessité la mise en œuvre de plus de 542.000 tonnes d'enrobés en deux ou trois couches, selon la section traitée. C'est dire s'il y a eu du travail sur ce chantier… Un autre indicateur, plus stratégique cette fois, renseigne sur l'effort financier qui a été nécessaire pour le pilotage de cette grosse opération d'infrastructures. Il s'agit du coût du kilomètre sur cette autoroute, qui est officiellement établi par la société Autoroutes du Maroc à 74 millions de DH le km; soit le seuil le plus élevé sur le plan national. Ce ratio a une explication géophysique directe et évidente, en l'occurrence la nature des sols traités et surtout la difficulté des reliefs du site, le long du tronçon réalisé. Pour mémoire, il faut rappeler que cette opération de desserte sur Tanger Med a été financée par le FKDEA (Fonds Koweïtien pour le Développement Economique Arabe) à hauteur de 21% du coût global. Pour sa part, le FADES (Fonds Arabe pour le Développement Economique et Social) a contribué à hauteur de 60% du projet. Le reliquat du financement a été assuré par l'Etat marocain sur les fonds propres d'ADM. .