La capitale rifaine peut se targuer d'abriter un des fleurons de l'industrie lourde nationale embarquée, depuis quelques années, dans une dynamique soutenue de croissance à deux chiffres. Nador est au Nord-Est, tout autant que son homologue tangéroise sur le détroit, une autre vitrine de l'Europe qui connaît une effervescence de grands chantiers à ciel ouvert. Cette ville est déjà frappée du sceau des grandes régions économiques au plan du développement des infrastructures qui en ont fait une cité portuaire en sus d'une grande place financière (juste après Casablanca), desservie par de grands axes routiers, à l'instar de la rocade reliant sur un linéaire de 550 km Saïdia à Tanger, et ferroviaire avec son raccordement au réseau national via Taourit sur 117 km, et qui connaît, par ailleurs, un programme ambitieux de mise à niveau urbaine conséquente. Mais la région de Nador compte, également, une structure industrielle de production et de transformation des produits sidérurgiques évoluant sur un trend haussier au fil des exercices. Alors que très peu d'observateurs semblaient prendre au sérieux l'aventure naissante de la SONASID, créée par l'Etat en 1974 et privatisée en 1997, celle-ci a fait taire ses détracteurs en remplissant, non seulement son contrat initial d'objectifs, mais en étendant l'éventail de ses «délocalisations» à travers le territoire national. C'est que la société sidérurgique, notamment les ronds à béton et fils machine, enregistre une vigoureuse croissance à deux chiffres de ses principaux indicateurs d'activité et de résultats financiers. Cette évolution favorable est confortée par un contexte économique général caractérisé par une forte demande en acier pour couvrir les besoins croissants des chantiers d'infrastructures et urbanistiques dans plusieurs régions du pays. Un marché supérieur à la moyenne mondiale Ce qui a permis à la SONASID d'accrocher quelques points supplémentaires de croissance à son tableau de conquête des marchés. Le dynamisme du secteur se mesure à la comparaison des niveaux d'évolution de la consommation nationale qui s'est accrue de 12% en 2007, surclassant de manière nette la moyenne mondiale qui est estimée à 7,5% dans la même période. Près de 5 points de plus, qui dit mieux pour rivaliser avec une croissance rifaine plus vigoureuse que jamais. Permettant, ainsi, à la SONASID de réaliser 14% de mieux au registre du résultat d'exploitation qui s'est établi, en 2007, à 1,118 milliard de DH contre un peu plus de 980 millions de DH affichés en 2006. Mieux encore, le bénéfice s'emballe, en scorant un taux de 22% à la hausse déclinant un résultat net de 872 millions de DH. Les comptes sociaux ont dûment été arrêtés, lors du Conseil d'administration du 17 mars, sous la présidence d'Abdelouahab Ben Sari et qui ont révélé de nouvelles performances du groupe. Et les prévisions sont résolument optimistes, lorsque le «patron d'acier» assure que la SONASID «table sur une tendance haussière de sa croissance, puisant son dynamisme dans l'embellie du BTP, et s'engage à satisfaire un marché de plus en plus demandeur, tout en garantissant la disponibilité et la qualité du produit fini». B.M