Agios Nicolaos, Ievoli Sun, Erika... et dernièrement le Prestige, autant de catastrophes maritimes qui hantent encore les esprits. Comme quoi la sécurité portuaire est l'un des sujets d'actualité les plus récurrents. C'est sous ce thème que le Royaume a accueilli la réunion de l'Union des administrations portuaires du Nord de l'Afrique (UAPNA). Un séminaire sur la sécurité portuaire. Depuis le naufrage du pétrolier Prestige, le 19 novembre dernier, au large des côtes espagnoles, la problématique de la sécurité portuaire se pose de plus en plus. C'est pour combler ce vide que l'ODEP, conjointement avec l'Union des administrations portuaires du Nord de l'Afrique (UAPNA), a organisé du 16 au 20 décembre, des journées d'études sous le thème de la sécurité portuaire et la lutte contre la pollution marine, même si pour les séminaristes ceci entre dans le cadre de l'application du programme d'action de leur union. Toujours est-il que les ports, avec les activités qu'ils abritent (transit des produits dangereux, installations pétrolières, …) sont exposés à des risques de différentes natures (incendie, explosion, pollution). Ces risques menacent à la fois les installations, les marchandises et l'environnement. “Le Maroc a mis en place un programme national pour assurer la sécurité de ses ports face au transit des produits dangereux ou inflammables” rassure Mohamed Margaoui, secrétaire général du ministère de l'Equipement et du Transport qui invite les participants à un constat au port de Mohammédia qu'ils visiteront lors de ces journées. Parmi les produits dangereux qui arrivent ou partent des ports marocains figurent : pétrole, gaz, huile, phosphate, ammoniac... De ce fait, la protection se situe à plusieurs niveaux au sein des ports surtout pour le royaume qui se trouve dans une zone de passage international, où des dizaines de navires transportant des produits dangereux transitent quotidiennement. “ Il est urgent que les pays membres de votre union réfléchissent sur des solutions communes pour éviter au maximum les catastrophes et sinistres qui peuvent avoir des conséquences humaines et matérielles”, dit-il. Premier de son genre, ce séminaire a été animé par des experts internationaux venant d'Egypte et de France, ainsi que des experts des pays membres de l'UAPNA, notamment : la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte et le Soudan. C'est ainsi que la première journée a été marquée par l'intervention de Amoury De Maupeou, capitaine de première classe de la Marine marchande au port autonome de Marseille. Ce dernier a mis l'accent sur les mesures de sécurité instaurées au sein du port de Marseille, notamment après le sinistre survenu à bord du pétrolier grec Agios Nikolaossi en 1996. Depuis cet incident, dit-il, les autorités portuaires ont mis en place des plans de secours. Ainsi, par le biais de ce type d'exposé sur les plans d'urgence nationaux et sous-régionaux, le traitement des produits dangereux et la lutte contre la pollution marine accidentelle par les hydrocarbures, les participants ont exposé leurs d'expériences dans le domaine de la prévention, le traitement et la lutte contre les risques portuaires des pays membres de l'UAPNA. Ces exposés ont été complétés par les visites des installations des ports de Casablanca et Mohammédia qui traitent, respectivement les marchandises générales et les produits pétroliers, avec une présentation sur site des dispositifs, de l'organisation et des moyens mis en place par l'ODEP, dans chacun de ces deux ports, pour la prévention et le traitement des risques portuaires.