Quel entraîneur ? Et pour quelle équipe ? En tout cas, la course vers ce poste si ingrat, mais combien juteux, bat son plein. «Les paris» aussi. Les lobbies de tous bords se font la part belle. Et si tout cela n'était qu'un faux problème ? Ce que l'on veut, c'est tout juste une qualification aux prochaines phases finales de la CAN et une autre pour celles du prochain Mondial. On ne demande pas la lune, pour peu que l'on ne se surprenne pas à rêver de remporter et la CAN et le Mondial ! Un entraîneur «ordinaire» ferait donc l'affaire. Et au train où vont les choses, on n'ira pas plus loin qu'un petit technicien, les grands coûtant trop cher. Encore faut-il qu'ils soient disponibles. C'est bien dommage qu'au lieu de privilégier la compétence comme critère déterminant, certains se focalisent sur les origines des coaches pressentis, se découvrant subitement une bien curieuse fibre «nationaliste». Ce qu'ils avancent comme argument, c'est plutôt léger. «Il vaut mieux, lancent-ils, sans coup férir, que l'argent profite à un « Ould Lblad», entendez, un entraîneur d'ici. Ils oublient que l'on ne fait pas dans le social, et que c'est de sport et du onze national qu'il s'agit. On ne peut, toutefois, ne pas comprendre Monsieur Mendoça qui se doit d'avoir une pensée pour les membres de son Amicale. Et si on allait voir du côté de ce brave «Ouled Lblad» qui se trouve au centre d'une grosse campagne faite d'un soutien trop appuyé. Il est vrai qu'au départ, il a un avantage de cinq précieux points, selon la grille récemment établie, pour le choix du futur entraîneur, puisqu'il parle l'arabe. Il en a deux autres pour avoir entraîné une équipe nationale, celle du Maroc dont il a dû se séparer pour avoir été incapable de la qualifier au Mondial 2006. Tant mieux pour lui, parce que le reste n'est pas vraiment à son avantage. Le CV, c'est aussi le palmarès. En tant qu'ex-gardien de but, ce serait plutôt flatteur. Mais, c'est bien de l'entraîneur que l'on a besoin. Et là notre Zaki national est tout au plus en mesure de se targuer de cette fameuse finale ratée à Tunis. Au niveau des clubs, ce n'est pas vraiment la joie. Sa toute dernière, c'est au Kawkab qu'il l'a signée avec le recrutement au prix fort d'une vingtaine de joueurs, déclarés pour la plupart, par son successeur comme ne faisant pas l'affaire. Le CV, c'est également les diplômes. On n'insistera pas trop sur un cursus à la Murinho, sachant que les pratiquants de chez nous ont souvent eu à choisir entre le football et les études. Et pour ce qui est des diplômes professionnels, on ne rappellera jamais assez que notre «3ème degré», n'a rien à voir avec celui mondialement reconnu. Et ce n'est pas la FIFA qui soutiendrait le contraire. C'est vrai qu'il est passé directement entraîneur, et même tout en restant keeper. Il est donc tout aussi vrai qu'il n'a pas eu le temps de suivre quelque formation qui se respecte et qui n'a rien à voir avec les petites escapades de quelques jours confirmées par une vulgaire attestation de présence. Zaki Baddou se dit prêt à «servir les couleurs nationales». Bravo ! Mais gageons que s'il revenait, c'est beaucoup plus que les 30 millions qu'il touchait avec l'équipe nationale qu'il exigerait alors. On peut se proclamer serviteur de la nation pour beaucoup moins.