Un major européen du tabac aux portes du marché marocain Altadis, issu de la fusion de la Seïta - numéro un français du tabac - et de Tabacalera - numéro un espagnol - dévoile ses atouts pour la reprise de la Régie des tabacs, le monopole marocain des cigarettes. Le major franco-espagnol est aujourd'hui l'un des leaders du marché mondial du tabac : premier producteur mondial de cigares, troisième producteur de cigarettes en Europe occidentale, premier en Espagne et deuxième en France. L'industrie du tabac n'a plus aucun secret pour l'entreprise ; preuve en est les systèmes de fabrication et les chaînes de distribution entièrement automatisés, et des plus sophistiqués, dont disposent ses unités de production et d'approvisionnement. Altadis entre en force dans la bataille pour le monopole des cigarettes marocaines. Il faut dire que le major franco-espagnol de l'industrie du tabac a, depuis des années déjà, inscrit son positionnement sur le marché marocain en grands caractères dans sa stratégie mondiale de développement. Candidat sérieux pour la reprise de la Régie des tabacs, le géant européen dévoile ses atouts et met en avant des arguments solides pour se positionner en leader sur le marché marocain des cigarettes, avec une vision globale pour hisser le niveau de l'industrie locale au rang des standards internationaux. La démarche est actée. Par touches successives de développement, l'entreprise franco-espagnole des tabacs compte étendre ses activités au-delà des frontières marocaines, vers les pays africains. Le Maroc étant le point de départ de l'aventure africaine d'Altadis. Facteurs clés de reussite Altadis ne lésine pas sur les moyens pour doter ses principales unités de production, installées un peu partout en Europe occidentale, des technologies hautement sophistiquées. Un choix des plus stratégiques qui lui permet aujourd'hui d'adapter sa gamme variée de produits à une demande en perpétuelle évolution sur les marchés. Le processus de fabrication entièrement automatisé dont est dotée son usine des tabacs à Lille, pour ne citer que celle-ci, la place parmi les plus importantes unités de production de cigarettes en Europe. D'origine allemande, française ou encore italienne, les machines HSM (high speed machine), qui peuvent produire jusqu'à 16.000 cigarettes à la minute, sont les joyaux des lieux. En limitant les tâches quotidiennes de ses travailleurs à la maintenance des machines, le management d'Altadis a su placer la culture de la qualité globale au centre de leurs préoccupations. C'est devenu l'un des mots d'ordre qui animent les équipes lilloises d'Altadis. Un autre point fort du groupe, le packaging fait le bonheur de l'entreprise mais aussi celui des consommateurs-collectionneurs. Changer régulièrement l'habillage de ses marques vedettes - comme Gauloises ou Fortuna - en les distinguant à chaque fois avec une nouvelle série d'emballages, voilà ce qui permet à l'entreprise de les faire vivre sur un marché très concurrentiel. Et auquel les fumeurs deviennent de plus en plus “infidèles”. En amont du processus industriel de fabrication, le tabac, acheté localement ou importé, est finement sélectionné par des spécialistes qui sillonnent les plus grandes régions productrices de tabac de par le monde. Aussi, en s'appuyant sur le savoir scientifique développé par ses propres équipes de recherche, l'entreprise accorde son soutien aux producteurs locaux en les aidant à améliorer la qualité du tabac cultivé. Une stratégie win-win à long terme aux retombées financières qui s'avèreront importantes. Sur le plan de la distribution, le groupe Altadis a développé un système des plus performants qui lui permet de compter aujourd'hui sur 150.000 points de vente en Europe de l'ouest. Ce chiffre est appelé à évoluer rapidement au vu des facilités d'approvisionnement que met l'entreprise à la disposition de ses clients. Perspectives pour le marché marocain Ancré dans les habitudes managériales des stratèges d'Altadis, le positionnement sur un nouveau marché ne semble guère signifier rupture avec tout ce qui y a existé jusqu'alors. Pour convaincre, l'expérience menée sur le marché polonais est mise en avant. L'entreprise s'est, dès le début, attelée à développer d'abord les marques locales avant d'introduire ses propres marques. Le changement s'est en effet opéré en douceur, sans bouleverser les conservatismes ni déranger les habitudes opérationnelles. Fervent défenseur de l'économie sociale, le management du groupe exprime sa volonté d'améliorer en premier lieu la qualité des marques marocaines de cigarettes, organiser au mieux les réseaux de distribution et développer, au grand bonheur des agriculteurs, la culture marocaine du tabac. Une démarche qui répond parfaitement aux attentes du nouveau management de la vieille régie. A plusieurs reprises celui-ci a rappelé que le nouveau partenaire stratégique devrait permettre à l'industrie marocaine des tabacs de se développer au-delà des frontières, de la doter des moyens de production les plus sophistiqués et de l'aider à se réorganiser et à se mettre à niveau pour une entrée graduelle dans la cour des grands. Dans ce dernier registre, le management d'Altadis se veut rassurant quant à la mise à niveau de la Régie des tabacs. Entendons par là essentiellement les problèmes liés au sureffectif et à la Caisse interne de retraite dont pâtit la vieille institution.