Un Marocain arrêté par les services libyens et extradé vers le Maroc, vient de révéler de nouveaux éléments. Des liens existent entre les membres des cellules jihadistes pour l'envoi de volontaires en Irak et la branche Maghrébine d'Al Qaida. Le 7 février dernier, la Chambre criminelle spécialisée dans les affaires du terrorisme près la Cour d'appel de Salé, avait condamné Adil Loghlam de son vrai nom, à quatre ans de prison ferme. Il est poursuivi pour «constitution de bande criminelle dans le but de préparer et de commettre des actes terroristes dans le cadre d'un projet collectif visant à troubler l'ordre public», «appartenance à une association non autorisée» et «tenue de réunions publiques sans autorisation préalable». Selon l'acte d'accusation, Adil Loghlam avait un lien avec le tunisien Abdelhadi Messahel qui purge une peine de 15 ans de prison ferme pour actes de terrorisme. Il avait réussi à rejoindre la Turquie et ensuite la Syrie pour rejoindre les groupes jihadistes en Irak, avant de retourner en Libye où il a été arrêté et extradé vers le Maroc. Le groupe de Abelhadi Messahel dont Adil Loghlam est un de ses membres, avait été démantelé en mars 2006. Huit Marocains, un Tunisien et un Algérien, étaient accusés de préparations d'actes terroristes. Le groupe a été accusé d'être en relation avec un algérien dénommé Amir Laaraj, alias «Salim El Ouahrani», en vue de se rendre en Algérie pour y rencontrer des membres du GSPC (groupe algérien salafiste pour la prédication et le combat), devenu Al Qaïda au Maghreb islamique. Pour rappel, Abdelhadi Messahel Tunisien de 37 ans, avait affirmé lors de son jugement, qu'il s'est déplacé à quatre reprises au Maroc pour «vendre des voitures et s'est rendu en Syrie pour y faire du commerce». La justice marocaine lui a reproché de planifier un projet d'attentat contre le Consulat américain à Rabat à travers un tunnel. Une accusation qu'il a reniée, tout en affirmant ne pas être au courant de ce projet terroriste. Ancien salarié dans un restaurant à Milan en Italie, ce dernier était entré au Maroc en janvier 2006 à bord d'une voiture de tourisme et aurait noué des contacts avec des jeunes de Casablanca et Salé, membres présumés d'une «mouvance intégriste, tous volontaires pour mener le Jihad en Irak». Connexions avec le GSPC Selon les PV de la police, cette mouvance qui aurait des ramifications au Maghreb et en Europe entretenait des rapports avec le GSPC. Le Tunisien serait alors entré en contact à Casablanca et à Salé avec des membres présumés d'une mouvance intégriste, qui étaient tous des candidats potentiels et volontaires pour rejoindre un groupe jihadiste en Irak. Abdelhadi Messahel est considéré comme le cerveau du groupe. Il est accusé, notamment, d'avoir tenté de «recruter» des «volontaires marocains» pour mener le jihad en Irak. Le nom du groupe Jihadiste n'a pas été mentionné. Mais des informations publiées récemment par un rapport américain avaient révélé l'identité d'une trentaine de Marocains originaires presque tous de Casablanca, embrigadés sous les couleurs de «l'Etat islamique d'Irak», un groupe similaire à Al Qaida au Maghreb. Le 15 novembre 2007, la Cour d'appel de Salé avait confirmé la peine de 15 ans de réclusion prononcée en première instance contre Abdelhadi Messahel. La même cour avait également confirmé les peines de 10 ans, de 8 ans et de 2 ans de prison contre respectivement Abdelghani Aouiech, Abdelfattah Hidaoui et Mohamed Harmouch. La cour avait également réduit les peines prononcées contre Adil Ghirar, Lahcen Mhader et Adelkhak Touri de 6 à 4 ans de prison chacun. L'accusé Saïd Faris a bénéficié d'une réduction de sa peine de 4 à 2 ans de prison. L'acquittement en première instance de Adil Ktiri a été confirmé en appel. Dans le même registre, le gouvernement espagnol a autorisé, le 8 février dernier, l'extradition vers Rabat du marocain Mohamed Akazim, accusé «d'appartenance à une bande criminelle pour commettre des actes terroristes». Akazim, en détention provisoire en Espagne depuis le 27 juin 2007, appartenait, selon les sources espagnoles, au «Parti Islamique de la Libération» et a été formé dans les principes et les idées de la «Salafiya Jihadia», dans une mosquée de Barcelone. Akazim avait voyagé en Irak grâce à l'aide d'une cellule d'islamistes de la localité de Santa Coloma en Catalogne. Le bourbier irakien attire Il avait l'intention de rejoindre les jihadistes Marocains en Irak à l'instar de la cellule de Abdelhadi Messahel. Considéré par les services espagnols comme un membre d'une cellule terroriste basée à Barcelone, Akazim est accusé par les services espagnols, d'avoir inculqué à d'autres personnes les idées et les principes du mouvement de la «Salafiya Jihadia». Il avait également l'intention de se rendre dans les camps de formation et d'instruction militaire organisés par le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat transformé en Al Qaida au Maghreb Islamique, en vue de suivre une formation paramilitaire, dans le maniement des armes et la fabrication d'engins explosifs et de se tenir prêt pour n'importe quelle action jihadiste.