Depuis le 17 février dernier, le niveau de vigilance sécuritaire est au maximum. Les services de sécurité sont mobilisés dans tout le territoire et dans les postes frontières. Des individus soupçonnés de lien avec Al Qaida sont actuellement recherchés. LE ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa a présidé les 17 et 18 février dernier au siège du ministère de l'Intérieur, une réunion groupant les Walis et les gouverneurs ainsi que les différents responsables des services de sécurité (gendarmerie, DGSN, DST, DGED, Forces axillaires et protection civile). Depuis le 17 février, le Maroc a renforcé les mesures de sécurité. Ces mesures visent, selon Chakib Benmoussa, à "élever le niveau de sensibilisation de l'opinion publique nationale quant à ces dangers et de mobilisation pour la protection du Maroc". Ces mesures ont été prises sur la foi "d'informations disponibles confirmées par les services nationaux et internationaux de sécurité, en tenant compte des évènements et opérations survenus sur la scène régionale et du démantèlement d'un certain nombre de réseaux terroristes". Au cours de cette séance de travail, des exposés sur la situation sécuritaire du pays ont été présentés, mettant l'accent sur la nécessaire poursuite de la mobilisation de l'administration territoriale et des différents services de sécurité pour parer à toute menace terroriste. La coordination des actions sécuritaires s'est traduite par la tenue de plusieurs réunions de concertation tant au niveau central que territorial ainsi que par l'échange des informations. Les Walis et gouverneurs du royaume ainsi que les responsables des services de sécurité ont été appelés à redoubler de vigilance pour faire face aux visées des groupes terroristes, en privilégiant l'action préventive qui a permis au cours des derniers mois le démantèlement de plusieurs cellules terroristes. Le ministre de l'intérieur a rappelé lors de ces réunions que la sensibilisation des citoyens et leur mobilisation reste un élément déterminant dans la mise en échec de tout plan visant l'atteinte des personnes et des biens. Arrestations à Mekhnès, Tétouan et Fnideq Sept membres présumés de la "Salafia Jihadia" ont été arrêtés mardi 14 février dernier à Mekhnès par la police au quartier Baramila (Hay Al Ouahda I II et III). Ils sont âgés de 22 à 28 ans, sont tous titulaires du baccalauréat et disposent d'une formation universitaire. Ils sont issus d'un milieu social modeste. C'est dans ce quartier, qui a servi au recasement des habitants des bidonvilles, que la cellule des terroristes Hanouchi et Bouarfa agissait et avait assassiné un moqadem en 2003. Quatre des membres de ce groupe ont été relâchés, alors que les trois autres ont été remis à la brigade nationale de la police judiciaire à Rabat pour complément d'enquête. Ce groupe, entendait préparer et commettre des actes criminels et terroristes contre des casernes militaires, des établissements universitaires, hôteliers et étatiques. Les personnes libérées avaient purgé des peines d'emprisonnement pour leur appartenance à une association non autorisée (Salafia Jihadia), apologie d'actes terroristes et incitation à la haine et à la violence et atteinte à la sûreté de l'Etat. Lors de leur arrestation, les enquêteurs ont découvert des plans de casernes militaires, de sites touristiques, dont quelques hôtels, et d'administrations de Mekhnès. Selon les autorités, les inculpés ont avoué leur intention de perpétrer des attentats dans la ville. Dans la vile de Fnideq, la police judiciaire et la DST, ont procédé, mardi 13 février, à l'arrestation de deux suspects qui auraient des liens avec le groupe intégriste arrêté dernièrement à Sebta. Ils ont été remis à l'antenne de la DST de Tétouan. A Tanger, selon un journaliste sur place, la PJ a procédé à l'arrestation de trois suspects originaires de la ville de Kenitra et qui préparaient des actes terroristes. La nébuleuse s'installe au Maroc Les membres d'un autre groupe ont été appréhendés à leur retour au Maroc, la première semaine de février 2007. C'est cette arrestation qui a déclenché l'alerte des services de sécurité. Le groupe comprend des Marocains ayant déjà combattu en Afghanistan et en Irak. Deux suspects arrêtés avaient réussi à rejoindre l'un des camps du GSPC sur le sol algérien où ils se seraient entraînés au maniement des armes et des explosifs avec une formation plus pointue concernant les voitures piégées selon des sources officielles. 32 personnes de ce groupe ont été arrêtées, d'autres membres du même groupe sont toujours recherchés par les services de sécurité. Il s'agit de jihadistes Marocains qui avaient séjourné en Syrie dans l'espoir de rejoindre l'Irak. Selon certaines informations, des mandats d'arrêt internationaux auraient également été émis par le juge antiterroriste marocain, Abdelkader Chentouf, contre plusieurs autres suspects. Les services de sécurité surveillaient toutes les communications de ce groupe sous supervision du Parquet de Rabat. Des équipes de la DST (Direction de la surveillance du territoire) et de la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire), avaient analysé, durant plusieurs semaines, toutes les communications du groupe (courriers électroniques et appels téléphoniques) avec le concours des services de renseignement américains impliqués dans la lutte antiterroriste. Mais aussi des services de quelques pays européens qui suivent de très près la situation sécuritaire au Maghreb. La cellule démantelée à Mekhnès, n'a aucun lien avec la filière proche d'al Qaida dont les membres sont activement recherchés actuellement. Selon les premières informations, les membres de la cellule de Mekhnès ne disposaient d'aucune matière explosive, mais uniquement de sabres importés de chine de type Samouraï. Au mois de janvier, le parquet de Rabat avait confié à la BNPJ d'enquêter sur l'entrée au Maroc d'une quantité de sabre de Samuraïs qui se vendaient librement dans des marchés à Rabat et Casablanca. La cellule soupçonnée d'être en relation avec l'ex-GSPC, pourrait éventuellement bénéficier d'un soutien logistique de la part d'Al-Qaïda en ce qui concerne les explosifs nécessaires. Après les derniers attentats en Algérie, Al-Qaïda a revendiqué ces attentats via le bureau régional pour le Maghreb de la chaîne Al Jazira à Rabat. Ce qui laisse penser que la nébuleuse Al Qaida s'infiltre de plus en plus au Maroc. Deux individus recherchés pour leurs liens avec des groupes terroristes Les services de sécurité ont publié les photos de deux individus répondant au nom, respectivement, de Aziz Chaguani, alias Youssef et Abdelali Chairi, alias Bachir. Ils sont activement recherchés par les services de sécurité marocains pour leurs liens avec des groupes terroristes, notamment avec l'organisation terroriste dénommée Al Qaida au Maghreb islamique. Les autorités marocaines demandent à toute personne en possession d'informations ou connaissant le lieu ou l'endroit où pourraient se cacher les recherchés, d'en informer immédiatement les autorités administratives ou les postes de services de sécurité (Gendarmerie royale, sûreté nationale) les plus proches.