L'Espagne vient d'accéder à la demande du Maroc en décidant d'extrader deux terroristes arrêtés en juin dernier à Barcelone. L'extradition de Mohamed Laksir et Miftah Idrissi intervient quelques semaines après celle d'Abdellatif Zehraoui. L'Espagne accélère le rythme d'extradition de Marocains recherchés pour appartenance à des organisations terroristes. Après l'extradition, décidée fin septembre, d'Abdellatif Zehraoui, le Conseil des ministres espagnol vient de décider, vendredi, de remettre aux autorités marocaines deux autres ressortissants de notre pays accusés d'appartenance à une organisation terroriste. Mohamed Laksir et Miftah Idrissi arrêtés le 26 juin dernier lors d'une opération menée avec la collaboration des services de sécurité marocains dans les milieux islamistes à Barcelone seront ainsi extradés incessamment. Mohamed Laksir, est rappelons-le, présenté par les enquêteurs comme ex-membre de Hizb Tahrir Islami (Parti de libération islamique). Il s'est radicalisé dans une mosquée de Barcelone fréquentée par des adeptes de la Salafiya Jihadia. Arrêté alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Irak pour combattre aux côtés des insurgés, Laksir est considéré par la police espagnole comme «un élément dangereux de la cellule terroriste de Barcelone». Il est également accusé d'embrigadement de jeunes pour les envoyer dans des camps d'entraînement et d'instruction militaire. Selon la police espagnole, il aurait supervisé l'initiation et la formation d'autres éléments de cette cellule aux techniques paramilitaires, au maniement des armes à feu et à la fabrication des explosifs. Et cela, dans le but de les préparer, à tout moment, «à n'importe quelle action terroriste». Selon les enquêteurs espagnols, la formation et l'instruction paramilitaires des recrues ont lieu dans des camps mobiles installés dans le désert du Sahel. Moulay Lahoucine Miftah Idrissi, accusé lui aussi d'appartenance à une organisation terroriste, était également sur le point de se rendre en Irak en 2005 pour le « Jihad », mais le démantèlement de la cellule de Santa Coloma (Barcelone) l'a empêché de mener à terme ses plans. Il a été arrêté le 26 juin dernier. Rappelons que la police espagnole, en étroite collaboration avec les services de renseignement marocains, avaient arrêté, mardi 26 juin à Barcelone, trois ressortissants marocains accusés de terrorisme en relation avec Al Qaïda. Les arrestations des trois Marocains, Moulay Lahoucine Miftah Idrissi, 27 ans natif d'une localité dite Maknoune , Mohamed Laksir, 23 ans, originaire de Tanger et un certain Mohamed Akazim, 23 ans originaire de la localité d'Ameziou, ont été effectuées lors d'une opération qui a démarré aux premières heures de la même journée. Les trois mis en cause sont suspectés par les services de sécurité des deux pays d'avoir formé une cellule terroriste spécialisée dans le recrutement de kamikazes pour des opérations terroristes notamment en Irak. Avant de les aider à arriver dans ce pays où les événements sanglants font le lot du quotidien des habitants, les présumés agents recruteurs d'Al Qaïda envoyaient leurs recrues dans des camps mobiles au Sahel pour quelques mois d'entraînement au maniement des armes et à la fabrication des explosifs, indiquent des médias espagnols. Ils auraient été notamment derrière l'embrigadement d'un kamikaze répondant au nom de Belgacem Bellil responsable, lors d'un attentat kamikaze perpétré en novembre 2003 à Nassiriyah en Irak, de la mort de 19 soldats italiens et neuf civils irakiens. Les investigations ayant abouti à l'arrestation des trois terroristes, font état de mandat d'arrêt international émis par la justice marocaine et dont les deux terroristes font l'objet. L'enquête a débuté vers la fin de l'année 2005, date du démantèlement d'une structure terroriste spécialisée également dans le recrutement de jihadistes pour l'Irak et qui était en relation avec le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui sera baptisé plus tard au nom d'«Al Qaïda aux pays du Maghreb islamique». D'autres éléments de l'enquête évoqués par les médias espagnols font état de probables liens des deux terroristes en voie d'extradition vers le Maroc et leur cellule avec Mohamed Abderrada, l'un des agents recruteurs d'Al Qaïda, arrêté en janvier 2006 à Torremolinos, dans la Costa del Sol, à la demande du Maroc et extradé par l'Espagne en mars de la même année.