Il y a de quoi pâlir d'effroi et s'arracher à la lecture des conclusions classées «ultra-confidentielles» dans le rapport de la Banque Mondiale récemment remis au gouvernement. Surtout, lorsqu'on perd son latin en découvrant le paradoxe dans l'exigence des argentiers de Bretton Woods en accouchant des conditions d'une croissance rapide et équitable pour nous rendre encore plus perplexes, plus loin, en apprenant que, même si la croissance venait à s'accélérer, les disparités pourraient se creuser davantage et aggraver les menaces de tensions sociales de plus en plus affirmées. Ce qui fait que nos décideurs sont fermement rappelés à l'ordre d'une croissance «pro-pauvre» en s'entendant signifier que «le passage à des politiques servant les intérêts des pauvres est essentiel pour accélérer la croissance et bâtir une société équitable». Mais, ce qui nous révolte le plus, c'est le constat d'échec, la quasi-faillite devrions-nous préciser, des politiques de gestion des programmes publics de développement économique et social qui sont nettement épinglées. Pire encore, la BM s'est étonnée de relever, que «tous les indicateurs de gouvernance au Maroc se soient détériorés depuis près d'une décennie». Comme sont pourfendues le défaut d'écoute et le manquement à l'obligation de résultats et à la reddition des comptes. Et si l'information budgétaire et financière appartient à tout le monde aux Etats-Unis et en Europe, en revanche, au Maroc «le manque de transparence de la comptabilité publique» est vivement critiqué par les banquiers planétaires.Vaste programme.