Christophe Curutchet, chef d'entreprise de la filiale marocaine de STE, condamné en décembre 2006, est rentré en grève de la faim. Le détenu qui purge sa peine à la prison civile de Mohammedia s'explique dans une correspondance qui a fait le tour des associations de défense des droits de l'homme : «la seule façon que j'ai pour protester contre cette injustice plus que flagrante est de cesser de m'alimenter. Je suis déterminé et j'irais jusqu'au bout. Je ne suis pas un truand, je ne l'ai jamais été et ne le serais jamais». L'homme avait été condamné par le Tribunal de première instance puis par la Cour d'appel de Tanger en avril dernier à 8 ans de prison pour détention et trafic de stupéfiants. Un camion affrété par sa société avait été retrouvé avec, aux côtés de palettes de lingerie féminine Chantelle, deux palettes de 700 kilos de résine de cannabis chacune, sur le port de Tanger, en partance pour l'Europe. Un procès marqué par des irrégularités troublantes comme l'ont noté même les responsables douaniers qui avaient déclaré au Tribunal que l'opération de chargement de la drogue n'aurait pas pu se faire au dépôt de Oukacha où la STE basée, une société qui loue des remorques pour l'import-export, a son entrepôt.