Le crime est-il devenu tellement facile ? Pour un oui ou pour un non, des individus sortent un couteau de leur poche et l'enfoncent dans le corps de leurs semblables. Pour une demi-bouteille de tord-boyaux, un jeune tue son voisin à Sidi Moumen. e 12 décembre, vers minuit, la salle de trafic du commissariat de police du quartier Anassi de Sidi Bernoussi a reçu une communication faisant état d'un jeune grièvement blessé qui était transporté par l'ambulance de la protection civile et qui a succombé à ses blessures.Le jeune, un certain Abdenbi Ould Abbou, né en 1971, est mort suite à une hémorragie interne dûe à coup de couteau. Les policiers devaient se déplacer sur le lieu d'où la victime a été transportée. Rue 47, bloc 3 du quartier Sidi Moumen. Les habitants, dont la plupart dormaient, n'ont rien vu. Mais sur la porte de la maison n°25, des empreintes de sang étaient apparentes. Il a fallu moins de deux heures pour que les policiers sachent qui était derrière cette boucherie. C'était Bouchaib, qui habitait la même adresse et qui a été condamné huit fois pour divers crimes et délits, qui sera arrêté. On le surnomme le chauve, parce qu'il l'est. Bouchaib est père de deux enfants issus d'une relation extra-conjugale. Conduit devant la foule des habitants du quartier pour une reconstitution du crime, Bouchaib était complètement effondré. Tout ce qu'il savait et disait, c'est que son voisin Abdenbi ne voulait pas lui lâcher la demi-bouteille de vin. Il a sorti son couteau et l'a enfoncé dans son cœur. MAROCAINS… SI VOUS SAVIEZ ! Traitements exemplaires Paradoxalement, les milieux d'incarcération au Maroc diffèrent négativement. Le traitement des personnes est pluriel et est injustement opéré. Dans les asiles psychiatriques, on nous livre des témoignages cinglants?: certains patients sont battus, injuriés voire torturés parce qu'aux yeux de leurs surveillants, censés les surveiller, ils sont insupportables. Certains sont même violés et ne savent pas le dire, parce qu'ils ne raisonnent pas, ils sont étiquetés de fous d'aliénés… Et c'est la raison pour laquelle des malades, on ne peut pas dire moins, exercent sur eux des pratiques sauvages et inhumaines. Cela va de la forte dose de valium aux tortures physiques et psychologiques. Ce sont des faits avérés et la presse comme l'opinion publique en a longuement fait état. Dans les prisons, des criminels, ayant tué des innocents, blessé des passants, volé des enfants, violé des mineurs, escroqué des dupes, dilapidé des deniers publics se retrouvent dans un confort assez enviable par rapport à un patient opéré pour une vessie dans un hôpital public, par exemple. L'exemple de Abdelmajid Bensouda qui avait été condamné à la peine capitale pour le meurtre d'Oukrid, propriétaire de l'hôtel Washington, de Bin El Ouidane ou d'autres grands barons de la drogue, a été dépassé par celui de «Nini». Tous les écrits qui ont fait état de ses agissements à l'intérieur de la prison et à l'extérieur dans les bars de la ville de Kénitra ne peuvent pas décrire véritablement les dépassements flagrants dont le personnage faisait montre au vu et au su de tous. Il est inconcevable que la victime d'un vol à l'arrachée avec agression à l'arme blanche ne reçoive pas les soins urgents et nécessaires et que son agresseur, arrêté et condamné, bénéficie de largesses qui vont jusqu'à lui faire la fête dans sa cellule avec les accompagnements qu'il faut. L'exemple des pavillons dits des Européens dans nos prisons, qui sont presque la propriété de criminels fortunés qui dépensent des fortunes quotidiennement pour un bien être que des citoyens normaux, honnêtes et conformistes ne trouvent pas en trimant du matin au soir, laisse beaucoup d'interrogations posées sur ces traitements exemplaires qui condamnent le malade et honorent le criminel.