Pour une gorgée de vin rouge, Bouchaïb, 41 ans, père de deux enfants, a tué son ami Abdenbi, 36 ans, au quartier Sidi Moumen Lakdim à Casablanca. La nuit du mercredi au jeudi, 12 au 13 décembre. La salle de trafic au commissariat de police d'Annassi, Sidi Bernoussi à Casablanca, reçoit un appel téléphonique anonyme. «J'ai découvert un jeune homme poignardé en plein cœur… J'ai appelé déjà la protection civile», lance l'interlocuteur qui a précisé avoir découvert l'homme blessé à la 47e rue du groupe 3, au quartier Sidi Moumen Lakdime. Rapidement informé, le chef de la brigade qui assurait, cette nuit-là, la permanence s'est lancé à bord d'un fourgon avec les limiers. Sur les lieux, ils n'ont pas trouvé le blessé qui venait d'être évacué par les éléments de la protection civile vers les urgences de l'hôpital. C'est ce que leur a affirmé un jeune homme qui était sur place. La victime est Abdenbi, alias Laghfache, âgé de trente-six ans. Ce célibataire était un ivrogne, drogué et chômeur. Les agents de la police se sont directement dirigés vers les urgences de l'hôpital pour voir la victime. Mais celle-ci avait déjà rendu l'âme et son cadavre a été évacué aussitôt vers la morgue pour être soumis à l'autopsie. Le médecin légiste a conclu que le décès est dû à une hémorragie interne. Dans ces affaires de meurtre, le temps, pour les enquêteurs, est précieux. C'est la raison pour laquelle, les limiers de Sidi Bernoussi sont retournés aussitôt sur le lieu de crime pour prélever les indices et recueillir les témoignages. Après plus d'une heure de recherche, les enquêteurs ont découvert une tâche de sang sur la porte d'une maison dans la même rue. S'agissait-il du sang d'Abdenbi ? En fait, c'est le laboratoire scientifique et technique de la police qui doit le confirmer. Mais, en attendant, les policiers doivent interroger les propriétaires de cette demeure. Un jeune homme ivre a ouvert la porte. Il s'appelle Bouchaïb, âgé de 41 ans, père de deux enfants, fruits d'une relation extraconjugale. A propos du sang, il se montre plutôt perturbé, il n'a pas d'explication à donner. Il a été emmené au commissariat et c'est là où il a avoué : «Je lui ai planté un couteau en plein cœur!». Pourquoi ? Bouchaïb raconte alors qu'il était en compagnie d'Abdenbi, déjà soûls, quand il s'est acheté une bouteille de vin rouge pour continuer à picoler. Abdenbi lui a demandé «une tournée», mais Bouchaïb a refusé. Une dispute a éclaté et il a pris fin tragiquement par ce crime. Bouchaïb pensait qu'en rentrant chez lui sans attirer l'attention de personne, il ne serait pas soupçonné. Mais, la tâche de sang l'a trahi. Après la reconstitution du crime, Bouchaïb a été traduit devant la Cour d'appel de Casablanca poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de le tuer.