Pour vingt dirhams et un blouson, un élément de la Brigade légère d'intervention rapide (BLIR) a tué le gardien d'un dépôt à Aïn Sebaâ à Casablanca. Le crime peut parfois avoir des mobiles futiles. C'est le cas de ce meurtre qui a eu lieu un mercredi du mois de décembre dernier. Deux cadavres ont été découverts à Casablanca : le premier dans une ruelle du groupe 3 au quartier Sidi Moumen Lakdime et le second dans un dépôt situé dans un passage au quartier Aïn Sebaâ. Deux individus qui ont été froidement assassinés. Le premier meurtre a été élucidé deux heures après le crime (Cf. notre édition du 28 décembre 2007). Il s'agissait d'un meurtre qui avait pour mobile une gorgée de vin rouge. L'auteur du crime a été traduit devant la justice. Pour la seconde affaire, le dénouement n'avait pas été aussi rapide. Après la découverte du cadavre, les éléments du trente-cinquième arrondissement de la police de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ ont effectué leur constat d'usage sur les lieux. Le cadavre montre de graves blessures au niveau de la tête. Sa carte d'identité nationale se trouvait dans sa poche. Il s'appelle Brahim D, et est âgé de quarante-six ans. Il n'est pas un étranger à ce dépôt où il a été découvert. C'est lui le gardien des lieux depuis de longues années. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi l'a-t-on tué ? L'enquête ne faisait que commencer. Les éléments de la PJ ont rejoint leurs collègues de l'arrondissement pour collaborer ensemble pour élucider le mystère. Première déduction : la victime n'avait pas été tuée par un objet tranchant. Du sang se trouvait sur les lieux, mais semblait ne pas appartenir à la victime. Aussitôt, les policiers scientifiques sont intervenus pour prélever quelques échantillons et les emmener au laboratoire. De leur côté, les enquêteurs de la PJ se sont dirigés vers les urgences de l'hôpital Mohammed V à Hay Mohammadi pour vérifier l'identité des blessés venus aux urgences la veille. Le meurtrier aurait bien pu être parmi eux. Mais qui peut-il bien être? La PJ a pris note des noms et adresses de l'ensemble des blessés. Entre-temps, le résultat de l'analyse de l'échantillon des taches de sang prélevé sur la scène de crime a été remis à la brigade chargée de l'affaire. Le sang appartenait, en effet, à un autre individu, un certain Reddad. D. C'est un élément de la Brigade légère d'intervention rapide. Arrêté, ce dernier a avoué son crime. Pourquoi l'a-t-il perpétré ? Il a reconnu avoir déserté la caserne où il devait passer la nuit. Quand il est arrivé près du dépôt, il a décidé d'escalader le mur pour y entrer et subtiliser ce qui s'y trouve. Malheureusement, il s'est retrouvé face à ce gardien qui a tenté de le chasser en lui donnant un coup de bâton. Mais, l'élément de la BLIR a réussi à le lui enlever pour l'utiliser contre lui. Tabassé à coups de bâton, le gardien s'est effondré. Reddad a fouillé ses poches et n'a trouvé que vingt dirhams. Il les a volés avant de lui enlever son blouson. La blessure qu'avait provoquée le coup de bâton de sa victime a entaché la scène du crime. L'auteur du crime n'y a pas accordé d'importance et ne pensait qu'à se soigner. Alors il a pris le chemin des urgences de l'hôpital Mohammed V.