Le choix de la ville de Smara pour la tenue de la deuxième session ordinaire du Corsas n'est pas fortuit. La réunion veut être un signal fort adressé au Polisario, à la veille de la tenue des négociations de Manhasset et après l'annonce de plusieurs dissidents à l'intérieur du Polisario de la crédibilité du plan d'autonomie proposé par le Maroc. La réunion de Smara du Corsas, les 17 et 18 décembre dernier, intervient au moment où le 12ème congrès du Polisario se tient sur la zone tampon de Tifariti, en violation totale des règles de l'ONU instauré depuis 1991. En effet depuis cette date, un cessé-le-feu entre le Maroc et le Polisario a été instauré sous l'égide de l'ONU. La deuxième session du Corcas, etait consacrée à l'examen des derniers développements qu'a connus la question du Sahara et l'examen des moyens pour promouvoir le développement durable dans cette région. Le président du Corcas, Khalihenna Ould Errachid, a affirmé, lors d'un point de presse, en marge de la session, que le Maroc est en train de mettre au point les dispositions nécessaires pour la gestion du retour collectif des populations de Tindouf et leur accueil dans les meilleures conditions. Pour Khalihenna, plusieurs indicateurs révèlent l'absence de perspectives pour le Polisario, particulièrement après le congrès parallèle réuni par plusieurs dissidents dans la région de Gjijimet non loin de Tifariti. Les participants à ce congrès appartiennent à différentes tribus Sahraouies comme Rguibat Essawaed, Oulad Moussa, Oulad Cheikh, Oulad Daoud, Oulad Dlim, Oulad Sbae, Maa Al Aynaine et Rguibat Layaycha. Khalihenna a remis aux journalistes lors de cette rencontre, un tract diffusé à Tindouf par le groupe «La jeunesse du retour», dans lequel il demande la levée du blocus qui frappe les camps et le retour au Maroc. Ce groupe impute à la direction du Polisario toutes les souffrances qu'endure la population des camps. «Nous, Jeunes du retour, nous tendons la main à nos pères et sommes solidaires avec eux pour mettre un terme au siège qui nous est imposé dans les camps de Tindouf», annonce le tract. Pour Ould Errachid, les dernières menaces du Polisario de reprendre les armes ne sont que l'expression de l'effondrement total de ce mouvement, en estimant que le dernier mot concernant cette décision n'appartient pas au Polisario, qui ne dispose pas de matériels militaires, ni de troupes et dont le moral des membres est au plus bas. Il a minimisé l'importance du 12ème congrès du Polisario, dans la zone tampon de Tifariti qui n'a pas connu la participation de personnalités de poids aux niveaux international et régional. Selon Mustapha Naimi, chercheur à l'Institut d'Etude Africaine et membre du Corcas : «il ne faut pas minimiser la présence d'ONG espagnole et italienne. Elles sont très influentes dans leurs pays, elles constituent des groupes de pression aussi fort que les organisations politiques». L'appel de Gjijimat Un groupe dissident du Polisario, réuni en congrès à Gjijimat, a annoncé samedi 15 décembre dernier son adhésion à la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie dans la région du Sahara, «plus particulièrement lorsque cette autonomie garantit, de façon permanente, imprescriptible et constitutionnelle, les droits politiques, économiques, sociaux et culturels au sein du Royaume du Maroc». Dans une «Déclaration de Gjijimat», les congressistes soulignent leur soutien à l'option d'autonomie pourvu qu'elle assure, «aux nôtres, des conditions honorables de retour, dans le cadre de la démocratie, de la liberté et du respect des droits de l'homme et que ce soit l'occasion, pour eux, d'êtres indemnisés pour les pertes matérielles et morales subies durant cette époque». Selon une source sahraouie, Mohamed Abdelaziz, avait souhaité lundi 17 décembre dernier, une alternance à la tête du Polisario. Abdelaziz avait appelé à ce que le mandat du Secrétaire général du Polisario se limite à un seul, non renouvelable. Les propositions de Mohamed Abdelaziz, pour devenir effectives, requièrent l'amendement du règlement intérieur du Polisario, renouvelable à chaque congrès. Mohamed Abdelaziz dirige le Polisario depuis 1976. Cette longévité au pouvoir est devenue inquiétante pour l'image du Polisario qui est comparé à un parti unique à l'image des ex-pays de l'Est. Polisario Mohamed Abdelaziz cherche soldats désespérément Dans son rapport moral présenté lors du 12ème congrès, Mohamed Abdelaziz, a annoncé son regain d'intérêt à l'état général des troupes. Abdelaziz avait effectué plusieurs visites dans les casernes et entrepris des programmes d'inspection. Les efforts visant l'élévation du niveau de l'armée englobe entre autres l'exécution de projets tactiques et des programmes d'entraînement et de formation. La cadence des recrutements a augmenté au long de cette période selon le même rapport, ce qui a permis l'alimentation régulière des régions militaires par des effectifs jeunes. Pour calmer la grogne grandissante des militaires, les rémunérations ont été revalorisées à hauteur de 75 %. Les directions et écoles militaires ont été dotées d'un budget supplémentaire pour combler le déficit en cadres grandissant. Selon le même rapport, les régions ont été dotées d'engins militaires et des ateliers et des dépôts ont été construits à l'arrière des installations et des centres militaires qui ont été bâtis.