Réagissant au retour massif des séparatistes repentis, dont le premier contingent est arrivé lundi dernier, le vice-président du Corcas a appelé le Polisario à se rendre compte de la réalité. Il y a des signes qui ne trompent pas. Les séparatistes repentis, qui affluent par dizaines vers la mère-patrie, ont choisi de rallier leur pays au moment où le Polisario célèbre le 32ème anniversaire de sa création. Khaddad M'Hamed Lahbib El Moussaoui, vice-président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, convient de la «symbolique» de ce retour. Contacté, hier, par ALM, le responsable marocain, qui n'est autre que le cousin de M'Hamed Khaddad, coordinateur du Polisario avec la Minurso, a enfoncé le clou. «Cette vague de retours va se poursuivre jusqu'à la fin de la supercherie que le front séparatiste essaye, en vain, de faire accréditer», a-t-il martelé. Plus de cinq cents séparatistes repentis ont déjà regagné la mère-patrie, le Maroc, depuis lundi soir dernier. Et ce n'est pas tout. Le reste, c'est-à-dire plus que la moitié des ralliés, se bousculent au poste d'El Karkrat, dans la province marocaine d'Aousserd, frontalière avec la Mauritanie, trouvant à leur accueil une importante délégation constituée de responsables au ministère de l'Intérieur, Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, ainsi que des représentants des autorités locales, dont le gouverneur de la province d'Aousserd. Un accueil à la mesure de l'événement, qui annonce le début de la fin d'une chimère mort-née dans les camps de Tindouf. Quel enseignement devra, alors, tirer le Polisario de cet événement ? «Le Polisario doit revenir tout simplement à la réalité», répond, le ton ferme, Khaddad El Moussaoui. Rappelant que les séparatistes repentis s'étaient signalés à l'attention, lors du congrès historique qu'ils ont organisé à la mi-décembre 2007, à Gjijimat, parallèlement au 12ème, - et peut-être le dernier -, congrès du Polisario, le responsable marocain a souligné que ce congrès parallèle avait exprimé son adhésion à l'offre d'autonomie proposée par le Royaume et son soutien à la démarche suivie par le président du Corcas sous l'égide et l'orientation bénies de SM le Roi Mohammed VI. Les congressistes de Gjijimat, qui avaient marqué leur dissidence vis-à-vis de la direction du Polisario, ne pouvaient revenir dans les camps de Tindouf par crainte de représailles de la part de la bande à Mohamed Abdelaziz, qui n'a pratiquement d'autre recours que la répression contre un tel acte toutefois légitime. Les congressistes sont restés près de trois mois dans la région de Gjijimat, à Tifariti, et, maintenant, ils rallient leur pays conformément à l'appel Royal « la Patrie est clémente et miséricordieuse ». Lors d'une réunion avec la presse, fin décembre à Smara, en marge de la deuxième session ordinaire du Corcas, le président du Conseil, Khalli Henna Ould Errachid, avait affirmé que le Maroc était « en train de mettre au point les dispositions nécessaires pour la gestion du retour collectif des séquestrés marocains de Tindouf ». Il y a lieu de souligner, à ce sujet, que les autorités marocaines assurent la prise en charge totale des ralliés. Ces derniers, dont plusieurs dizaines d'enfants, accompagnés de leurs familles, seront répartis sur leurs villes natales, notamment Laâyoune, Dakhla et Smara. Ce retour, qui se fait sur plusieurs étapes, vient sans doute planter un nouveau clou au cercueil de la chimère nommée «RASD». Khaddad El Moussaoui parle d'un «coup dur» pour la direction du Polisario, appelée à s'abstenir de «continuer de vendre des illusions», auxquelles d'ailleurs personne ne croit plus. «On espère que tous les vrais sahraouis sages tiennent compte de la réalité, sachant que le retour à la mèrepatrie est incontournable. J'espère que d'autres gens, même les plus durs, se rendent à cette évidence». Interrogé sur les effets de ce retour sur le déroulement des négociations de Manhasset, dont le quatrième round est prévu au mois de mars prochain, M. El Moussaoui a invité le Polisario à «s'asseoir, la prochaine fois, autour de la table pour négocier sur la base de l'autonomie, et seulement sur cette base». «La proposition d'autonomie offre au Polisario une sortie honorable, et dans la dignité la plus absolue, d'un conflit créé de toutes pièces », a affirmé M. El Moussaoui. Une véritable alternative au statu quo, dont les premières victimes ne sont autres que les Sahraouis sans voix qui croupissent dans le mouroir de Tindouf.