Lundi 1erdécembre, une date importante pour la commune rurale d'Asrir dans la province de Guelmim, la porte du Sahara. Le Roi Mohammed VI a donné le coup d'envoi de la première tranche du programme de sauvegarde et de valorisation des oasis d'Asrir et de Tighmert. Un programme national de grande envergure qui fait partie du programme global de sauvegarde, de développement et de réhabilitation des oasis du secteur Guelmim-Assa-Zag et Tata. Une volonté royale qui se traduit sur le terrain par l'espoir de voir l'axe des oasis et des ksours au centre du patrimoine humain marocain. Surtout que plusieurs projets de classements par l'Unesco sont en cours d'études pour plusieurs zones du Sahara. C'est un projet attendu par toute la communauté internationale. Ce n'est pas du tout un chantier local, mais ses dimensions vont au-delà et, ce, pour de nombreuses raisons. La plus importante reste, bien entendu, la valorisation d'un patrimoine marocain qui a fait la grandeur d'une région des plus célèbres dans le monde. Toute cette parcelle du sol national qui va de Guelmim à ses environs, a été le théâtre de grandes prouesses architecturales, tant sur le plan végétal que celui du bâtiment. Selon un rapport présenté à l'Unesco cette année, pas moins de 100 kilomètres d'oasis et de batisses traditionnelles sont au centre de plusieurs études comparatives. La plus urgente est celle qui fait un état des lieux entre l'architecture du Sud marocain avec celle du Sud arabique. La région du Hadramout est, selon les textes rédigés à cet effet, très proche des oasis du Maroc, qui ont déjà fait l'objet d'un grand documentaire par Nicolas Hulot et sa fondation, justement pour valoriser l'héritage humain et séculaire d'une population autochtone, très enracinée dans son sol et qui a des liens solides avec le Nord et le Sahara. Il faut savoir qu'à partir de Guelmim, nous sommes dans une région tampon qui est la charnière entre le Nord et le Sud. Les projets en cours Il y a tout d'abord le projet d'élargissement des routes provinciales 1304 et 1307. Un axe important qui relie la région au reste du pays et surtout aux grandes agglomérations avoisinantes. Sur une longueur respective de 3 km et de 12 km, chiffres qui paraissent dérisoires, mais dans la porte du Sud, ont une signification plus grande. Cela revêt l'aspect d'une fluidité d'échange, un désenclavement qui implique plus de communication, plus de va-et-vient et donc un changement de vie crucial. Sans oublier aussi le projet d'alimentation en eau potable de plusieurs centres ruraux dans la région de Guelmim où les oasis sont nombreuses et où plusieurs centres vivaient dans l'espoir de l'arrivée de l'eau potable. C'est donc fait. Avec en prime la possibilité de monter plusieurs projets touristiques qui dépendaient essentiellement de cette alimentation en eau potable. Mais toute cette vision s'inscrit dans un projet global qui prend en compte les richesses humaines et le savoir-faire ancestral de toute cette zone du Maroc. Les oasis ont pris racine dans cette région et ont développé avec les âges plusieurs activités annexes, entre commerce, tourisme, métiers du terroir et autres technicités locales au niveau du bâtiment, de l'irrigation et des infrastructures rudimentaires. Autant dire que cette région est un musée humain à ciel ouvert.