Le sport national qui s'est souvent accommodé de gestion provisoire de ses instances fédérales a, cette fois-ci, étendu ce régime d'exception à plusieurs disciplines. Sans offusquer personne dans un Etat de droit. Rendons grâce à la Fédération de lutte qui n'a pas hésité à saisir la Justice pour se débarrasser de la tutelle d'une commission provisoire imposée par le ministère de la Jeunesse et des Sports au début de l'été et que rien ne justifiait sinon des considérations politiciennes à l'approche des élections législatives. Le verdict du Tribunal a rétabli cette fédération dans ses droits en estimant que le département de tutelle est allé au-delà de ses prérogatives pour appliquer cette mesure. Il s'agit là d'une grande première dans les annales du sport marocain et qui fera date dans la mesure où les dissolutions de fédérations respecteront au moins les dispositions de la loi afférentes. Mais il est d'autres situations dont pâtissent aujourd'hui plusieurs autres disciplines sportives, comme cette vacance prolongée du poste présidentiel de la fédération. Ainsi l'athlétisme et la boxe souffrent de cette absence avec toutes les lourdes et fâcheuses conséquences que l'on devine. Pour l'athlétisme, cela fait déjà deux années que la FRMA est sans président. Que d'importantes décisions ont été prises en toute illégalité avec notamment des sanctions disciplinaires très graves. En boxe, cela fait une année que les dirigeants de clubs n'arrivent pas à tenir leurs assises pour le remplacement de leur président démissionnaire et autant dire que c'est le grand souk dans la marche de ce sport. Quant au cyclisme, il a choisi la voie du putsch pour s'approprier les rênes de commandes après la déposition du président de la FRMC fraîchement élu. Les nouveaux maîtres à bord font ce qui leur plaît et ne craignent aucune autorité sportive (ministère ou CNOM (Comité national marocain olympique)). La mutinerie a certes commencé au sein du quarteron qui tient le gouvernail mais combien de temps faudra-t-il encore pour le rétablissement de la légalité?