Fracture Défaire la situation de la honte et la convertir en situation vertueuse pour gagner de vitesse face à la pauvreté acérée et aux inégalités évidentes. Désormais, le Maroc est appelé à introduire, dans sa gouverne, un nouveau processus de commutation, solennel et posé dans les domaines politique, économique, social et culturel. Il devra, dorénavant, s'adapter aux courants rénovateurs de notre époque, dans la recherche d'un espace nouveau, susceptible de lui permettre de progresser de façon pertinente et accélérée sans devoir souffrir, pour autant, des conséquences des politiques du passé où prospéraient l'égoïsme, l'insensibilité face à la misère des majorités, l'absence de solidarité sociale, la double morale, la corruption comme pratique culturelle et la déprédation des richesses naturelles du pays. Il est, cependant, vrai qu'un très grand nombre de Marocains vivent dans un état de pauvreté déplorable et affligeant, sans logement digne, sans écoles en nombre suffisant pour leurs enfants et sans attention médicale. Et, c'est précisément l'état de pauvreté qui est l'effet le plus important dans la dégradation sociale au Maroc. Chez nous, le taux de chômage et le sous-emploi donnent le frisson car le manque d'opportunités, l'analphabétisme et le chômage sont des incitations flagrantes à la délinquance et à toutes autres formes de vagabondage… La transformation économique et sociale, inspirée par notre jeune Souverain que Dieu l'assiste, et à laquelle nous aspirons tous ne peut être faite que d'une manière démocratiquement participative où tout un chacun aura son rôle à jouer. La mobilité sociale et la démocratie ne sont, en aucun cas, des valeurs excluantes, mais plutôt un concept de justice, de progrès, de liberté et de souveraineté. Il est, par conséquent, nécessaire de rompre, pour toujours, avec les schémas de l'autocratie actuelle et de placer le citoyen marocain dans cette nouvelle société qui érigera les valeurs fondamentales de solidarité et d'équité. Le Maroc nécessite une véritable stratégie de développement national où le rayonnement humain et l'accroissement économique puissent être en mesure de lui assurer l'équité, la justice et un avenir prospère et souverain. En effet, le problème de la pauvreté au Maroc est plutôt structurel et, ce que le commun des mortels honnête et impartial souhaiterait, c'est qu'il n'y ait plus d'inégalités pénétrantes et flagrantes entre les Marocains. Cependant, toutes les expectatives quant à une réduction sensible de la débine et la misère, longtemps répandues entre un pourcentage important de la population marocaine, ne laissent, malheureusement, que très peu d'espace à l'optimisme. Il y a donc un taux raisonnable de croissance économique souhaitable, à moyen et long termes, à l'effet de vaincre ces niveaux de pénurie pitoyable. Donc, le renouvellement des infrastructures nationales et la refonte des réformes du secteur financier s'imposent irrémédiablement, d'où la garantie en vue d'atteindre une bonne conduite du pays dans la compétitivité et les défis. Quoi qu'il en soit, ayons l'espoir que tous les programmes économiques et sociaux que l'Etat compte mettre en marche ne soient pas estropiés par les mauvaises consciences et les lobbies d'intérêts… Le Maroc devra appliquer, sans aucun retard, une nouvelle politique de développement avéré et crédible, à orienter vers l'abolition définitive de la pauvreté et en direction d'une intégration sociale objective. La lutte assidue et constante contre la carence et l'indigence que l'Etat est tenu d'épouser offrira aux démunis, sans aucun doute, des opportunités réelles d'accession à la santé , à l'éducation, au logement, à l'emploi, etc… Aussi, l'amélioration de la qualité des services éducatifs et sanitaires s'impose nécessairement. Si la répartition de la rente nationale était évolutive telle que souhaitée par la citoyenneté, sûrement que le Maroc aurait eu moins de détresse et de privation. Par conséquent, le combat contre la misère et les inégalités sociales devra être la priorité des priorités de l'ensemble des programmes de l'Etat. Il est vrai toutefois et, quoi que l'on dise, que le Maroc est parmi les pays le mieux structurés et urbanisés du monde en développement. Néanmoins et, depuis plus d'une décennie, un fort pourcentage de sa population a cessé d'être rural par prédominance et s'est converti en peuplement urbain, ce qui a donné lieu au déclenchement d'énormes problèmes sociaux et économiques ayant rendu l'exercice démocratique et la bonne gouverne du pays complexes et difficiles. En témoignent les concentrations de milliers de dépourvus dans les centres urbains des principales villes du Royaume où sont conçus des “ceintures de misère” et des “quartiers marginalisés” à l'origine de l'accroissement et de l'aggravation de l'impécuniosité qui exigent, sans cesse des autorités, une série d'efforts et mesures qui sont, souvent, au-dessus de leurs moyens. Au Maroc, malheureusement, la pauvreté maintient des racines très profondes, car des centaines de milliers de personnes sont dans un dénuement sans nom. L'indigence jaillit de plus en plus dans les aires urbaines où il existe un déficit notoire en éducation, en alimentation, en infrastructures de base pour la survie et où des milliers d'hommes sont sans travail et des milliers de femmes totalement marginalisées. Il est urgent, par conséquent, que les pouvoirs publics évaluent les mesures à adopter dans ce sens, sans délai, car la réalité des citoyens démunis leur impose l'obligation et le devoir incontournables de leur ménager un minimum de conditions décentes dont ils sont dignes en tant qu'êtres humains et, de surcroît, citoyens marocains à part entière.