Deux magistrats français ont interrogé, le 14 novembre, Pierre Robert. L'audition a porté sur son implication présumée dans la préparation d'opérations terroristes qui devaient être perpétrées en Europe. Depuis mars 2007, l'émir aux yeux bleus avait demandé officiellement son transfert en France pour y purger sa peine. Deux magistrats français ont interrogé, mardi 14 novembre dernier, Pierre Robert, alias Yacoub, un islamiste français détenu au Maroc où il a été condamné en 2003 à perpétuité pour participation à un réseau terroriste au lendemain des attentats du 16 mai de Casablanca. Les magistrats français dont le juge antiterroriste Marc Tressidic, ont demandé d'auditionner Richard en présence d'un juge d'instruction marocain du tribunal antiterroriste de Salé. L'audition intervient pour mettre la lumière sur son implication présumée dans la préparation d'opérations terroristes qui devaient être perpétrées en Turquie et en Grande Bretagne entre 1998 et 2003. Selon son avocat Me Mohamed Ziane, les deux magistrats français agissent sur la base d'une commission rogatoire. Ils ont questionné Pierre Richard sur des faits qui lui sont reprochés en France entre 1998 et 2003, notamment vols, enlèvement, attaques à main armée et actes terroristes. Pierre Richard a refusé de répondre aux juges français tant qu'il ne serait pas transféré en France pour purger sa peine. En effet, depuis quelque mois, l'islamiste français avait chargé un avocat français de faire une demande auprès des autorités marocaines pour pouvoir purger le reste de sa peine d'emprisonnement en France. Richard a même envoyé une lettre au président Français Nicolas Sarkozy. En mars 2007, dans un revirement de situation, son avocat français, Me Vincent Courcelle-Labrousse, avait indiqué que Pierre Robert, surnommé dans les milieux salafistes l'Emir aux yeux bleus, s'était repenti et considérait comme une erreur d'avoir fréquenté des militants islamistes radicaux. Il avait déclaré être reconverti vers sa religion d'origine le christianisme. Pierre Robert Antoine, avait été interpellé en juin 2003 après les attentats de Casablanca du 16 mai qui avait fait 45 morts, dont douze kamikazes. Originaire de Saint-Etienne au centre de la France et converti à l'islam au contact de membres de la communauté turque alors qu'il avait 18 ans, il a été considéré au lendemain des attentats du 16 mai par le parquet comme «l'émir» d'un groupe jihadiste au nord du Maroc. Il avait été condamné en septembre 2003 à la prison à perpétuité. La demande que son avocat avait déposée auprès des autorités marocaines afin d'obtenir son transfert dans une prison française n'a pas reçu jusqu'à présent de réponse. Son avocat français, Me Vincent Courcelle-Labrousse, avait déclaré lors de l'annonce de la demande de transfert que si Pierre Richard rentrait purger sa peine en France, il pourra témoigner de son parcours afin que d'autres jeunes français ne commettent pas les mêmes erreurs.