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32ÈME ANNIVERSAIRE DE LA MARCHE VERTE : Autonomie du Sahara pour un Maghreb plus uni
Publié dans La Gazette du Maroc le 10 - 11 - 2007

Incontestablement, les concepts d'autonomie, de démocratie et développement humain, dans leur cohérence et leur liens indissociables, ont été les messages forts du discours Royal à l'occasion du 32ème anniversaire de la Grande Marche Verte. Un discours applaudi, aussi, par des millions de MRE qui ont accueilli favorablement la décision du Souverain de création de leur Conseil supérieur.
Quelques remarques d'emblée pour donner le ton à un discours Royal, top chrono comme annoncé, 20 heures tapantes, dans un style sobre, précis, sans fioritures, d'une concision remarquable pour rappeler les fondamentaux incontournables de la Nation et annoncer les nouvelles mesures d'élargissement des institutions démocratiques représentatives des Marocains, notamment le Conseil supérieur de l'immigration attendu depuis une année. Il faut dire aussi que les férus d'annonces choc ou spectaculaires durent réfréner leurs ardeurs, surtout qui s'attendaient à une attaque en règle contre le «néocolonialisme» espagnol suscité par la visite du Roi Juan Carlos dans les Présides marocains du Nord. Une visite, d'ailleurs, réprouvée à l'unanimité populaire par toutes les forces vives du Royaume, y compris nos concitoyens vivant sous le joug ibérique à Sebta, Melilla et dans les îles avoisinant les côtés méditerranéennes du Maroc occupé par l'armée voisine. Ensuite, c'est le gouvernement de Sa Majesté le Roi qui s'est chargé, dans une prise de position claire et sans ambages, et fort des instructions Royales de «refroidir» momentanément les relations diplomatiques entre les deux pays par le rappel en consultation de notre ambassadeur à Madrid, de rendre la monnaie de la pièce en condamnant la visite Royale du Souverain espagnol en territoire marocain occupé. Ce qui fut fait, avec le ton et la manière, par le Premier ministre Abbas El Fassi dans sa déclaration de «crise» devant le Parlement. En effet, le leader Istiqlalien n'a pas pris de gants pour réagir vigoureusement, au nom du gouvernement qu'il conduit, face aux provocations «colonialistes» espagnoles : «l'Espagne doit réaliser que l'ère du colonialisme est définitivement révolue».
Chasser l'occupation étrangère.
Avant d'adresser une mise en garde solennelle à la puissance occupante en des termes patriotiques qui stimulent, à nouveau, les revendications nationales d'intégrité territoriale du Royaume : «Durant l'histoire, le Maroc ne s'est jamais soumis à aucune présence étrangère sur ses terres. Il a toujours affirmé que Sebta et Melilla et les îles avoisinant les côtes méditerranéennes du Royaume sont des territoires marocains d'où il importe de chasser l'occupation étrangère espagnole». Quel gâchis politique au moment où les échanges économiques promettaient beaucoup. Une amitié trahie par les gouvernants du pays voisin et sacrifiée au profit de visées électoralistes de conquête des pouvoirs. Que Abbas El Fassi n'a, d'ailleurs, pas passé sous silence : «Le gouvernement refuse à ce que la sacralité de notre intégrité territoriale constitue». Un enjeu pour certains partis espagnols dans leur course électorale. Au lieu de répliquer aux provocations «néocolonialistes», le Souverain a, intelligemment, axé ses propos sur les priorités stratégiques du Royaume que sont l'intégrité territoriale et l'intégration politique de la communauté marocaine vivant à l'étranger. Et la subtilité de l'approche Royale tenait dans le lien incontournable réaffirmé solennellement entre l'initiative d'autonomie des provinces marocaines du Sud, le processus démocratique irréversible en voie de normalisation dans toutes les régions du pays et l'impératif fédérateur du développement humain qui ambitionne de restituer leur dignité à toutes les Marocaines et à tous les Marocains, sans exclusive. «Dans le même esprit, le Maroc, se fondant sur une approche de concertation aux niveaux local et national, et s'appuyant sur une unanimité sans faille, s'est attaché à présenter une initiative courageuse en faveur de l'autonomie, initiative qui répond aux standards internationaux, respecte la légalité internationale et prend en considération les spécificités socioculturelles de la région». Et c'est un Maroc «sûr de son droit» et bien soutenu par la communauté internationale, à travers les résolutions du Conseil de sécurité et de l'assemblée générale des Nations Unies et les observateurs au processus de Manhasset qui se prépare à poursuivre le cycle des négociations directes entre les parties au conflit. Ce que le Souverain a expressément rappelé en ces termes : «Le Maroc s'est effectivement engagé dans ce processus, avec sérieux et bonne foi, dans les deux rounds de négociations de Manhasset. Sa démarche constructive a été confortée par un appui fort de l'Assemblée Générale des Nations Unies, aussi bien que du Conseil de sécurité, à travers sa dernière Résolution 1783. Le Royaume est disposé à poursuivre les négociations approfondies, en restant ouvert sur toutes propositions constructives, et en s'attachant à favoriser les conditions de confiance nécessaires pour que ces négociations, engagées avec toutes les parties concernées, puissent aboutir à une résolution définitive de ce conflit artificiel. A cet égard, nous n'épargnerons aucun effort pour assurer le succès de ces pourparlers. Notre ambition est de parvenir à mettre en place une Union maghrébine opérante et efficiente. Notre voeu est que les potentialités de ses peuples soient mises au service de son essor, et que soient relevés, dans un esprit de concorde et de solidarité, et avec une volonté d'intégration, les véritables défis qui se posent en termes de développement et de sécurité, aux niveaux régional et international». En insistant sur l'opportunité qu'offre cette initiative dans la perspective d'un Maghreb plus uni et plus soudé entre tous ses Etats membres à part entière. Un Maghreb unifié qui ne saurait être édifié sans que ne soit résolu, au préalable, dans le consensus général sur la solution démocratique des provinces marocaines du Sahara, le conflit algéro-marocain qui n'a que trop duré. «Quelle que soit la formule de la solution consensuelle qui émergera de négociations sérieuses, selon une vision stratégique globale, le Maroc, son Roi et son peuple, n'accepteront rien d'autre que l'autonomie, dans le cadre d'un Etat uni et unifié. Il tient pour irrecevable toute thèse truffée d'intrigues et toute orientation insidieuse, et visant à entamer la souveraineté du Royaume, son unité nationale et son intégrité territoriale, qui sont, du reste, non négociables et indivisibles».
Un Conseil à l'épreuve des élections
Au chapitre de notre communauté marocaine à l'étranger, le Souverain a annoncé la création du Conseil supérieur dont l'avis consultatif avait été soumis à la haute appréciation Royale le 26 octobre dernier. En soulignant, notamment, que «Dans le Dahir portant création de cette institution, Nous entendons la doter de larges compétences, lui permettant d'être une véritable force de propositions, se préoccupant de toutes les questions et les politiques publiques intéressant les Marocains résidant à l'étranger. Parmi celles-ci, on citera en particulier les questions culturelles, et celles ayant trait à l'identité. Cet organe a également pour mission d'assurer la défense de leurs droits et de conforter le concours conséquent qu'ils apportent au développement de leurs villes et villages d'origine, à l'essor de leur mère patrie, au renforcement de son rayonnement international, et à la consolidation des relations existant entre leur pays d'origine, le Maroc, est leurs pays d'accueil». Cette nouvelle instance sera mandatée, dans une période transitoire de quatre ans pour mûrir la réflexion et mettre en place les structures, les hommes et les programmes devant aboutir à l'élection «réfléchie et responsable» du Conseil supérieur à l'avenir.


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