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Version de la protection civile
Publié dans La Gazette du Maroc le 02 - 12 - 2002


La Samir en flammes
Que s'est-il passé le soir du lundi 25 novembre à la Samir ? Quel est le dispositif de sécurité de cette raffinerie? Pourquoi n'a-t-il pas paré au premier feu déclenché ? Comment a-t-on organisé l'extinction du feu ? Bien qu'elle ne soit pas habilitée à nous parler, une source digne de foi nous décrit une Samir ravagée par les feux, cernée par les eaux, au dispositif sécuritaire paralysé.
La raffinerie la Samir, à l'instar de toutes les raffineries internationales, dispose d'un système de sécurité pour lutter contre les incendies et autres incidents. Une équipe privée de sapeurs-pompiers est donc mobilisée 24 h/ 24h. Un dispositif fixe d'extinction serpente les installations : des cuvettes de rétention cernent les réservoirs et bacs à toit flottant pour évacuer les déversements et limiter le champ de feu. Des canalisations d'eau (en rouge) alimentent les différents recoins de l'installation. Des lances à eau fixes forment des couronnes autour des réservoirs (afin de créer un mur d'eau contre le feu). Ce réseau est relié à la bouche d'eau qui fonctionne par pression électrique. Par ailleurs, pour assurer l'autonomie d'une raffinerie, elle produit elle-même l'électricité grâce à la centrale thermoélectrique. Sans cette centrale, ce dispositif ne servira à rien, d'ailleurs le recours à des groupes électrogènes ne sera pas suffisant.
Situation critique
Suite aux inondations qu'a connues la Samir le lundi 25 novembre, les hydrocarbures, substances plus légères que l'eau, flottèrent en surface. La montée d'eau à des niveaux arrivant jusqu'à 2m facilita le contact des nappes hydrauliques avec les points encore chauds. Un premier feu se déclencha dans le plateforming. L'alerte est donnée à 20h00 à la protection civile
de Mohammédia et de Casablanca (comprenant l'unité mobile Poggi, Chouhada, Aïn Diab). Les Forces Armées Royales (FAR), l'Office national des aéroports (ONDA) et la protection civile de Rabat ne tardent pas à porter leurs secours.
Le premier feu maîtrisé, un deuxième enflamma la centrale thermoélectrique et se propagea grâce aux nappes flottantes d'hydrocarbures vers les bacs et réservoirs. La Samir est cernée par les eaux. Des explosions successives entonnèrent le ciel. Il fallait à cet instant se retirer pour mieux maîtriser la situation. Le feu gagnait au fur et à mesure du terrain. Le niveau d'eau élevé, le carburant flottant, la boue rendaient difficile l'accès aux zones enflammées. Les camions ne pouvaient se risquer à emprunter des chemins virtuels. Leurs poids entraîneraient leur envasement.(D'ailleurs un camion-citerne de l'ONDA, enfoncé dans la boue, s'est fait remorquer difficilement). Par ailleurs, le dispositif fixe d'extinction n'est plus opérationnel puisque la centrale thermoélectrique est détruite par le feu.
Stratégie de combat
Contre eau et feu luttaient les agents de la protection civile. Mais il fallait élaborer rapidement une stratégie d'attaque pour contrer le feu et protéger les autres réservoirs surtout deux cigares de 120 mètres cubes de propane. Des gaz extrêmement inflammables qui auraient rasé à eux seuls la Samir sur un périmètre de 500 mètres sans parler du souffle de l'explosion (un rayon d'une dizaine de kilomètres). Le retrait et le rassemblement des moyens s'imposaient. Il fallait assurer un relais par équipe pour alimenter les camions en eau et en mousse d'extinction. A cet effet, deux groupes se sont constitués. Le premier tendait à maîtriser le feu et à réduire sa propagation grâce au liquide émulseur (la mousse), quant au deuxième, il devait protéger les sphères et bacs en les refroidissant et les aspergeant d'eau, pompée à même le sol.
En fait, l'eau des inondations a aidé à refroidir et à protéger les bacs. Tout
en contribuant à la propagation des feux à cause des nappes flottantes d'hydrocarbures. A partir de minuit, les agents de la protection civile maîtrisaient le feu (c'est-à-dire qu'il ne risquait pas de se propager). De 1h à 16h, les soldats du feu éteignaient les foyers de résistance, contrôlaient le refroidissement et s'assuraient de la sécurité des bacs.
Pour un premier incendie de raffinerie, que nous ne sommes pas près d'oublier, les agents de la protection civile nous ont évité de justesse l'apocalypse d'une ville.
Après l'eau, le feu et...?
23h, le journal télévisé de 2M diffuse des images “brûlantes”, la communication téléphonique est interrompue. Quelques instants d'incompréhension ou plutôt d'incrédulité persistent. Les scènes de feu et de flammes ne sont pas extraites de Backdraft de Ron Howard, mais elles sont celles de l'incendie qui ravage la Samir. L'alerte générale est donnée. Mohammédia serait-elle détruite? Dans l'esprit de Monsieur tout le monde, c'est une ville sinistrée qui n'existera plus. Elle a survécu aux inondations, elle succombera aux explosions. On ne joue pas avec le feu. Dépêchés sur les lieux, nous guettions le feu depuis l'autoroute avec une peur bleue aux tripes, certainement de moindre intensité que celle ressentie par les habitants de Mohammédia. L'accès à la ville de la sortie ouest est bloqué par des agents de sécurité. La gare de péage de Bouznika est ouverte. La situation devient de plus en plus préoccupante. Un calme presque inquiétant règne sur la ville. Les gyrophares des ambulances et de la Gendarmerie Royale assiègent Mohammédia. La Faculté des sciences et techniques s'est transformée en base d'opération pour les “grosses têtes”. Une panique contagieuse s'empare de nous et si la Samir explosait, quel serait le sort des habitants ? Que feraient les non-motorisés ? Comment les évacuer ? Quelle procédure d'alerte faut-il entreprendre ? Ferait-on appel à l'armée pour évacuer les habitants sinistrés ? Mohammédia n'était jamais préparée à un scénario catastrophe. Entre le feu et l'eau, la mort trouve son compte. Et les gaz toxiques émis par la Samir ? La menace d'asphyxie plane à l'horizon. Les habitants, désemparés, pataugeront dans la boue glaciale ou assisteront, impuissants, au feu d'artifice depuis les terrasses. Un cordon de sécurité cerne la Samir : la priorité est de maîtriser le feu. Mais quelle en est la cause ? Serait-elle d'origine criminelle ? Comment expliquer le laxisme des autorités face à la détresse des habitants ?
Le scénario de l'incendie a été largement repris par la presse nationale ? Mais que s'est-il réellement passé ? La CDT accuse une direction irresponsable. La Samir rejette la faute sur les inondations. Quelle est la responsabilité de l'Etat dans cette affaire ? Nous avons frôlé de justesse la catastrophe, mais elle risque de se reproduire à Mohammédia ou à Sidi Kacem. L'opinion publique doit être avisée, les responsables jugés et les sinistrés indemnisés. L'enquête nous apprendra un peu plus, certainement.
Sanaâ Laqzadri


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