La marche et le développement du sport dans toute nation obéit à un certain nombre de données et, en premier lieu, aux moyens financiers et infrastructurels engagés pour sa promotion. A travers lui, c'est l'image du pays que transmettent les pratiquants évoluant au niveau international. La course aux médailles et aux honneurs, pour toutes les nations, a un prix qu'il faut payer, sinon c'est toute une jeunesse qui se trouve livrée à elle-même, faute de champions et donc d'idoles à vénérer et à prendre en exemple pour se transcender. Et évidemment, comme tous les autres pays, le Maroc s'est, si l'on peut dire, investi dans cette voie (parler de politique serait saugrenu), avec le bonheur que l'on sait. Seulement près d'un demi-siècle après, c'est visiblement l'essoufflement à tous les niveaux qui prévaut, avec des disciplines à la dérive et des fédérations en faillite. Dès lors, quels résultats est-on en mesure d'attendre d'un sport en difficulté, sans moyens matériels et ne disposant même pas d'un cadre légal pour gérer la discipline concernée ? Car c'est avant tout de dirigeants dont le sport national a grandement besoin pour pallier les insuffisances et les carences criantes qui l'affectent. Nombreuses sont en effet les disciplines sportives qui ne sont pas en règle, c'est-à-dire en conformité avec les dispositions élémentaires des textes et des lois en la matière. Le plus grave, c'est que personne ne s'offusque de ces situations qui perdurent au-delà des délais prescrits par la réglementation générale du sport dans le pays. Le département de tutelle ferme les yeux sur toutes les entorses et le CNOM est aux abonnés absents quand il s'agit de rappeler à l'ordre les fédérations hors-la-loi. Forcément, dans ces conditions il ne peut y avoir de développement et encore moins de progrès tout juste susceptibles de permettre la pratique d'une discipline sportive. La panne actuelle du sport marocain engendrera stagnation et, bientôt, régression au niveau international et ce ne sont pas les sportifs sur le terrain qu'il faudra blâmer.