La nouvelle loi électorale promulguée par la présidence de «l'Autorité palestinienne» en vue des élections anticipées, dépasse la question palestinienne et pose le problème de la reconnaissance d'Israël à l'échelle internationale. Les Palestiniens vivent de la charité des puissances depuis qu'en 1948, l'ONU avait reconnu et accepté le fait accompli de la spoliation. Les vaincus de la deuxième guerre mondiale, partagent la même mauvaise conscience du «monde libre», qui a enfanté Adolphe Hitler. Cependant, ce «monde libre» a saisi cette occasion pour faire perdurer le conflit arabo-israélien, qui reste un frein permanent à l'évolution du monde arabe. Paradoxalement, «l'Autorité palestinienne» née des accords d'Oslo, trouve son compte dans cette situation. La meilleure preuve a été fournie au lendemain des dernières élections législatives qui avaient donné la majorité au Hamas. Rappelons que ce mouvement, -qui n'est pas une faction- au même titre que le Fatah, le FDLP constituent l'OLP. Les deux derniers avaient été combattus et vaincus, parce que marxistes léninistes. C'est le même schéma qu'on retrouve dans d'autres pays où la gauche a été laminée, ce qui a permis aux islamistes d'émerger. Au lendemain de ces élections donc, «l'Autorité palestinienne» avait vidé les caisses, alors que c'étaient des fonds publics. Israël avait suivi le mouvement en bloquant les droits de douane revenant légitimement aux Palestiniens. Les autres «donateurs» avaient suivi le même chemin rendant ainsi impossible tout accord entre le Hamas et le Fatah. Le prétexte était que le vainqueur des élections refusait de reconnaître Israël. Notons que le Hamas n'a jamais appelé à la destruction de cet Etat-colon. Par contre, ce mouvement revendiquait le retour aux frontières de 1967 et d'entamer ensuite des négociations. Pour les chancelleries de bonne foi, cela constitue une reconnaissance de fait –plus explicite que celle de la conférence de Madrid de 1992- car on ne négocie qu'avec un partenaire. La reconnaissance «de jure» pouvait intervenir plus tard. Seulement, il y avait un élément que tous les médias avaient préféré passer sous silence, parce qu'il discréditait un poulain docile tel que le président de «l'Autorité palestinienne». En effet, le Hamas avait réclamé une réforme de l'OLP et la création d'une commission chargée de vérifier les comptes de cette «Autorité». Par exemple, le chiffre d'1 million 500 mille dollars pour des soins à l'étranger a été cité. Il est à noter que face à ces revendications, les négociateurs de la présidence avaient fait des déclarations très conciliantes, alors qu'ils faisaient l'objet d'accusations précises. Justement, c'en était trop. La reconnaissance d'Israël était devenue plus que jamais le meilleur rempart. S'il ne s'agissait que de la reconnaissance d'Israël, la solution serait simple. Il suffirait d'une assemblée générale de l'ONU révisant la charte pour y inscrire la reconnaissance de l'Etat hébreu comme obligatoire pour tout adhérent. Bon nombre d'Etats aujourd'hui seraient sous embargo. Déjà l'Egypte a des relations diplomatiques avec Israël, ce qui lui avait permis de récupérer le Sinaï. Quant à la Jordanie qui est dans la même situation, la contrepartie reste toujours mystérieuse. Toujours est-il que les puissances s'étaient dressées comme un seul homme –comme on dit chez nous- pour contraindre le Hamas à l'extrêmisme qui sévit actuellement à Gaza. La situation en Afghanistan, l'Iran et sa bombe virtuelle, le régime syrien, viennent compléter le tableau. Tout cela constitue une manne pour les marchands d'armes. Les Etats-Unis qui ont éliminé l'Irak du jeu politique, mais en y installant des bases extrémistes, arment pour des milliards de dollars les pays de la région, ce qui fait tourner à plein régime le complexe militaro-industriel. Il est certain que la Russie fera de même. Quant à la France, elle n'est pour rien le troisième exportateur d'armes. Pour ce qui est d'Israël, l'Etat hébreu bénéficiera de trois milliards de dollars d'armements. Comme on le constate, les pays de la région sont armés pour parvenir à la paix. Cette paix dont Tel-Aviv ne veut à aucun prix. Les causes de la défaite de 2006 ont été analysées et la revanche certainement programmée, avec en prime une possible intervention en Iran. La paix en Palestine ne présente donc aucun intérêt, tant il est vrai que la prolongation du conflit génère des rentes politico-financières. Il est cependant lamentable de voir les pays riches du Moyen-Orient en compétition, pour ériger une tour plus haute que celle du pays voisin. Pendant ce temps, pas un seul Etat arabe n'a même pas en projet la construction du moindre avion, civil ou militaire.