Des violences ont sonné hier le glas du cessez-le-feu dans la bande de Gaza alors que le peuple palestinien attendait le discours de Haniyeh. Malgré la signature, dimanche soir dans la bande de Gaza, d'un cessez-le-feu entre les fractions palestiniennes, le Fatah et le Hamas continuent à s'affronter dans des combats meurtriers. Le président Mahmoud Abbas avait convoqué le 16 décembre des élections anticipées en raison de ces affrontements et des conditions difficiles où vit le peuple palestinien. Retenus en otage entre une autorité palestinienne du Fatah soutenue par les Occidentaux et un gouvernement du Hamas, boycotté par les capitales internationales, les Palestiniens souffrent le martyre. Hier quelques heures avant le discours de Haniyeh, prévu mardi soir, une centaine de membres du Hamas encerclaient un quartier général des services de sécurité fidèles au président palestinien Mahmoud Abbas à Jabaliya, dans le nord de Gaza. C'est dans cette localité où d'intenses combats se sont déroulés ces derniers jours. Selon une source sécuritaire, les services de sécurité fidèles à Mahmoud Abbas ont interpellé dans la journée un membre du Hamas à Jabaliya et des combattants du groupe ont tenté de le libérer. Cette flambée de violences marque la fin de la trêve fragile entrée officiellement en vigueur depuis le lundi matin. C'est dans ce climat de violences et d'attaques inter palestiniennes que le discours du Premier ministre était attendu. Selon Ahmed Youssef, conseiller politique, M. Haniyeh «doit répondre dans son discours à certains points soulevés par le président Abbas dans son discours et parler des derniers développements, politiques et sur le terrain dans les territoires palestiniens». Il a ajouté que les Palestiniens attendent de l'allocution qu'elle favorise «un retour au calme et une sortie de crise». M. Haniyeh, devait selon les déclarations de ses conseillers, s'expliquer sur la situation dans les territoires palestiniens et la proposition de convoquer des élections anticipées faites par Abou Mazen, chef de l'Autorité palestinienne. Proposition que le Premier ministre palestinien a qualifiée de «coup d'Etat contre la démocratie» et qu'il a fermement rejeté ainsi que le Hamas. Le peuple et le gouvernement palestiniens vivent une période très difficile en raison du boycottage politique et financier des capitales internationales. La raison en est l'intransigeance du Hamas quant à la reconnaissance d'Israël et les accords israélo-palestiniens passés. Cette situation rend impossible une cohabitation entre le gouvernement du Hamas et M. Abbas, partisan d'un règlement négocié du conflit israélo-palestinien. Selon un chercheur à l'International Crisis Group (ICG) «le Hamas pense que ses ennemis sont en train d'échouer et sont dans une crise réelle. Il estime qu'il est du côté des vainqueurs» notamment l'Iran. Ainsi, compte-t-il résister par tous les moyens au projet du président palestinien d'organiser des élections anticipées. «Je ne pense pas que Abbas ait le pouvoir politique de mener réellement ces élections. Le Hamas possède les moyens de l'en empêcher ou de rendre le résultat illégitime», estime M. Rabbani. HANIYEH prône le calme Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a assuré hier mardi que le peuple palestinien "restera uni" et qu'il ne glissera pas dans des luttes internes. «Ce peuple restera uni face à l'occupation et l'agression et ne sera pas détourné par des luttes intestines», a affirmé M. Haniyeh dans une allocution télévisée à Gaza. «Notre peuple remettra les choses sur les rails et se focalisera de nouveau sur sa cause afin d'obtenir sa liberté et recouvrer ses droits», a-t-il déclaré. Il a également accusé le président palestinien Mahmoud Abbas d'avoir contribué à isoler son gouvernement. «Depuis notre arrivée à la tête du gouvernement, nous sommes confrontés à un blocus économique et financier et des tentatives d'isolement politique», a déclaré M. Haniyeh. Il a aussi affirmé que «de nombreuses prérogatives avaient été retirées de son gouvernement au profit de la présidence palestinienne», soutenant avoir pris 100 décisions depuis son arrivée au gouvernement, alors que M. Abbas n'en avait approuvé que 24 d'entre elles.