Un vent de soulagement a soufflé dans les rangs de la police nationale après la promotion interne, tous grades confondus ou presque, décidée la semaine dernière par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), dirigée par Charki Draiss. C'est l'avancement le plus important qu'ait connu le corps de la police depuis plusieurs années. En termes d'effectifs et par le nombre des gradés. Ce sont 7.820 fonctionnaires de la police qui ont pris du grade. Selon un responsable de la DGSN, les critères retenus dans cette évolution sont l'ancienneté, le mérite, les diplômes et la responsabilité. Ainsi, et conformément aux dispositions du décret de la dite promotion, approuvé en conseil de gouvernement le 22 août dernier, le taux de promotion a été fixé à 22 % des candidats au titre des années 2005 et 2006. Au chiffre de 7.820, s'ajoute celui de la promotion au titre de l'année 2006 pour d'autres catégories (Lieutenant, officier principal, brigadier-chef, brigadier-chef-principal, brigadier de 2e classe, brigadier de 1ere classe, inspecteur principal, officier de police, officier principal, commissaire de police, commissaire principal, commissaire provincial, contrôleur général et préfet de police). Ce volet de la promotion, entrepris conformément aux dispositions du statut des fonctionnaires de la DGSN, a bénéficié à quelque 933 agents, portant le nombre total des bénéficiaires au titre des années 2005 et 2006 à 8.753 agents. Si cette promotion de grande ampleur a eu un effet psychologique important parmi la police, il n'en demeure pas moins qu'il existe nombre de problèmes dont souffre la police marocaine. Les policiers en tenue, sont les moins avantagés au niveau des salaires et des droits sociaux. Ce qui est en décalage avec la dureté de leur tâche et la spécificité de leur fonction. Hommes de terrain, représentant en uniforme, l'autorité de l'Etat, ils sont en contact permanent avec le public et mobilisés en permanence. Et pourtant, ils ne sont pas justement rétribués pour une fonction qui est loin d'être une sinécure. Salaires dérisoires, mutuelle des moins efficaces, absence de clinique mutualiste pour les soins médicaux…. Et pour les autres aspects sociaux, on ne connaît pas à la sûreté nationale un véritable COS, qui facilite à ses membres l'accès au logement, l'aménagement de centres de repos pour familles ou de centres de vacances pour enfants. Quant aux conditions et aux moyens, il n'y a qu'à faire un tour dans les commissariats, pour se rendre compte de visu, qu'elles sont déplorables… Il est temps de doter la police d'un statut spécial. Le directeur général de la DGSN en est conscient. Il est décidé à contribuer à l'amélioration des conditions matérielles et morales des policiers. En tous les cas, la DGSN, dans son communiqué, affirme que cette promotion intervient conformément aux Hautes instructions du Souverain, relatives à l'amélioration de la situation matérielle, sociale et professionnelle des membres de la famille de la Sûreté nationale, pour leur permettre de poursuivre leur noble mission de protection de la sécurité des personnes, des collectivités et des biens.