C'est samedi 1er septembre que la région du détroit a vécu un moment marquant de son histoire avec l'implantation de l'Alliance Renault-Nissan où le géant français de l'automobile s'engage à édifier un complexe industriel automobile pour un montant de 600 millions d'euros à terme pour l'ensemble de la région du Nord. En effet, SM le Roi Mohammed VI, qui vient de signer une très remarquable performance du Royaume qui a décroché, vendredi 31 août, le pactole de 700 millions de dollars au Millenium Challenge pour le soutien à la croissance socioéconomique du Maroc, a présidé, samedi 1er septembre au port de Tanger-Med, la cérémonie de signature d'un Protocole d'Intention, liant le Royaume à l'Alliance industrielle automobile Renault-Nissan après avoir reçu, en audience en juin dernier à Agadir, le Président du Groupe industriel européen, Carlos Ghosn en visite d'affaires pour la mise au point du projet avec nombre de membres du gouvernement, Premier ministre en tête. La signature du protocole par le Premier ministre Driss Jettou et le Président Carlos Ghosn, en présence du Souverain, porte sur une usine d'assemblage et de montage automobile qui disposerait d'une capacité de 200 000 véhicules à l'horizon 2010 avec une option d'extension de production atteignant 400 000 véhicules à long terme pour s'ériger en site industriel de la catégorie parmi les plus importants dans l'ensemble méditerranéen. Ce site s'étend sur une superficie de 300 hectares, en pleine Zone économique spéciale (ZES) du complexe portuaire de Tanger-Med et bénéficiera du recours aux infrastructures logistiques sophistiquées mises en place dans la région. «Ce site, qui sera aménagé par Renault, viendrait compléter le dispositif industriel de l'Alliance dans le monde pour la construction de véhicules économiques. Il fabriquerait des véhicules particuliers dont des dérivés de la plate-forme Logan et des véhicules utilitaires pour les marques Renault, Dacia et Nissan destinés, en grande partie, à l'exportation», expliquent les protagonistes. Renault-Nissan fait également jouer sa fibre d'entreprise citoyenne en accordant une dimension sociale non négligeable à ce méga-projet industriel mobilisant un investissement de 600 millions d'euros à terme et devant générer plus de 6000 emplois directs et 30 000 emplois indirects chez les équipementiers et dans la sous-traitance, tout en oeuvrant à une mise à niveau des compétences locales s'imprégnant des objectifs de l'INDH. Usine à l'export Ce qui est à relever dans ce projet, c'est que le type d'industrie automobile qui sera implantée dans la zone franche tangéroise, n'est pas conçue, uniquement pour fabriquer des produits de consommation régionale ou sur le marché domestique, mais les prévisions de production annoncées par les managers de Renault-Nissan tablent, également, sur la fabrication de modèles à l'export de voitures compétitifs sur les marchés extérieurs. Et tout le monde est gagnant dans ce partenariat win-win qui en appellera d'autres : le Royaume concrétise ses ambitions de transformer le Nord du pays en une plate-forme de production, d'échanges et de logistique, parmi les plus importants du bassin méditerranéen d'une part, et l'Alliance industrielle automobile gagne de nouvelles parts de marché par une croissance externe soutenue par des avantages «low cost» dans des pays émergents comme le Maroc. Un pays que le Groupe Renault connaît, d'ailleurs fort bien puisqu'il y est implanté depuis 1965, qu'il s'y est affirmé, en étant actionnaire à la SOMACA, comme le premier constructeur automobile local en étant détenteur de 30% des parts du marché marocain. Devenue actionnaire majoritaire de la Société marocaine de construction automobile (SOMACA) à hauteur des 4/5èmes du capital, après avoir racheté les parts de Fiat et de l'Etat marocain, la firme française a lancé, avec succès, depuis 2005, la nouvelle marque automobile «low cost» : la Logan qui est assemblée dans les usines casablancaises et dont une partie est destinée à l'export. L'année 2007 devrait s'achever sur la signature d'un accord général pour lancer effectivement la réalisation de ce vaste chantier, une fois toutes les études sur les modalités de faisabilité du complexe industriel arrêtées par les deux parties. Une certitude : le géant mondial de l'industrie semble déterminé à accompagner la volonté des pouvoirs publics marocains de développer une industrie équipementière performante dans le Nord du Royaume et compétitive parmi les leaders dans le bassin méditerranéen. Renault et Nissan Des partenaires champions