Il y de cela 28 ans maintenant lorsque feu Hassan II conduisit la mobilisation du front national pour la récupération d'Oued Eddahab signant ainsi la seconde Marche Verte du Maroc parachevant son intégrité territoriale après celle du 6 novembre 1975 réintégrant Sakiat Al Hamra à la mère-patrie. Cette étape décisive dans l'indépendance totale du Royaume des séquelles de l'occupation espagnole s'inscrit en plein dans le processus en cours d'octroi d'une large autonomie aux Provinces marocaines du Sud consacrant, ainsi, la démocratie institutionnelle et le développement local des régions du pays. Le parachèvement de l'indépendance du joug colonial espagnol de nos provinces du grand Sud se concrétisa le 14 août 1979 au moment où les représentants des populations du territoire marocain d'Oued Eddahab, conduits par les oulémas, les notables et les chefs de tribus, avaient prêté le serment d'allégeance au Souverain, Réunificateur de la patrie, feu le Roi Hassan II au Palais Royal de Rabat. Démontrant, ce faisant, par leur indéfectible attachement au Trône Alaouite leur marocanité pleine et entière et confirmant l'intégrité territoriale du Royaume de Tanger à Lagouira. Un dépôt sacré Cette cérémonie d'allégeance a été marquée par un symbolisme expressif lorsque le Souverain distribua des armes aux représentants des tribus d'Oued Eddahab dans un signal fort de continuité de la lutte pour la défense des frontières intégrales du Maroc, la préservation de la quiétude de ses habitants et le renforcement de la sécurité dans les provinces récupérées. Un geste de militantisme nationaliste que feu Hassan II considéra, en remportant cette nouvelle victoire sur le colonialisme espagnol et en déjouant toutes les visées expansionnistes des algéro-séparatistes, comme un «dépôt sacré» qu'il se jura de préserver et d'en défendre l'acquis quoiqu'il puisse arriver. C'est en substance que le Roi Hassan II déclara aux Sahraouis d'Oued Eddahab venus pour la cérémonie de la Beïa : « Nous venons de recevoir en ce jour béni, votre serment d'allégeance, que Nous préserverons et conserverons précieusement, comme un dépôt sacré. Désormais, vous vous devez d'honorer ce serment. De Notre côté, Nous Nous faisons un devoir de garantir votre défense et votre sécurité et d'oeuvrer sans relâche pour votre bien-être (...) Rendons grâce au Tout-Puissant de Nous avoir comblés de ses bienfaits en rattachant le Sud de notre pays à sa patrie nord et en restaurant les liens de sang entre ses fils». Ces liens sont si puissants que le Souverain ne put résister longtemps à la tentation d'effectuer une visite officielle dans les provinces récupérées dans les mois qui suivirent, précisément le 4 mars 1980 à l'occasion de la Fête du Trône. Depuis, des efforts considérables ont été investis par les pouvoirs publics dans la mise en œuvre de programmes ambitieux de développement socioéconomique dans le territoire d'Oued Eddahab au même titre que les provinces de Sakiat Al Hamra. Ces initiatives rehaussèrent rapidement la mise à niveau urbaine, agricole, industrielle et sociale de ces contrées marocaines qui ont atteint un tel niveau de développement que même nos adversaires polisariens n'hésitent pas à le reconnaître publiquement. «C'est vrai que le Maroc a beaucoup fait pour le développement et la prospérité du Sahara», admettent-ils, profil bas. Suivant la voie tracée par son illustre père, Sa Majesté le Roi Mohammed VI assume, dans la fidélité la plus totale et un engagement sans faille la continuité de la mission du «dépôt sacré» en mettant tout en œuvre pour le bien-être des provinces récupérées et la prospérité de leurs population tout en s'attachant à renforcer la mobilisation permanente de toutes les forces vives du pays en vue de faire échec à toutes les conspirations des ennemis de notre intégrité territoriale. «Pas un seul grain de sable, pas un seul pouce de nos territoires du Sahara ne seront aliénés», avait-il réaffirmé à maintes reprises. Le hold-up algéro-mauritano-polisarien Dans le discours du Trône du 30 juillet 2004, le Roi Mohammed VI avait souligné avec force : «La première des priorités pour le Maroc demeurera l'aboutissement à une solution politique définitive et mutuellement acceptable au conflit artificiel créé autour de la question de notre Sahara. A cette fin, nous ne ménagerons aucun effort, de concert avec l'Organisation des Nations unies, les pays voisins et les autres partenaires du Maroc, pour parvenir à cet objectif, en assurant à nos provinces sahariennes de larges prérogatives pour une gestion démocratique de leurs affaires régionales, dans le cadre du respect de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale, de son intégrité territoriale, de ses valeurs fondatrices et de ses constantes. Parce qu'elle participe d'une vision géostratégique et économique, cette solution politique permettra à la région Sud du pays de renouer avec sa vocation historique, en tant que point nodal d'échanges économiques et de relations humaines, dans un environnement où prédominent la concorde et la sécurité, servant ainsi les intérêts des populations de la région, et ceux des peuples des pays voisins et des partenaires du Royaume. En effet, la réalisation d'un développement partagé, fruit d'une intégration économique maghrébine, est le moyen le plus à même de garantir la stabilité, la sécurité et la prospérité de la région». Et nous connaissons, maintenant, les contours de cette solution politique consensuelle, depuis le discours du Trône du 30 juillet 2007, qui ne sauraient être débordés par les parties aux négociations directes de Manhasset, à savoir «L'autonomie, toute l'autonomie et rien que l'autonomie». L'histoire ne saurait être dupe pour tous ceux qui ont prétendu que le Maroc, en investissant un territoire placé sous administration mauritanienne en vertu des accords de Madrid de 1975, s'était comporté comme un Etat «colonial», ce qui est complètement absurde étant lui-même victime de plusieurs conquêtes coloniales dans l'histoire et tombant sur le double protectorat franco-espagnole entre 1912 et 1956. Non sans souffrir encore des séquelles coriaces d'une décolonisation incomplète en voyant encore certains de ses territoires toujours «spoliés» sous occupation coloniale, à l'instar des présides de Sebta et Melilla et les Iles Jaffarines. Aussi, l'esprit des accords de Madrid a été trahi par l'ancien régime mauritanien inféodé à la junte militaire au pouvoir en Algérie en cédant aux ennemis du Maroc, par un simulacre de protocole signé à Alger au courant de l'été 1979, Oued Eddahab cherchant à provoquer, de facto, la partition du Sahara marocain. Ce revirement anti-marocain de la Mauritanie de l'époque montre combien le Royaume, qui s'était montré conciliant et soucieux d'une paix définitive et durable dans la zone conflictuelle, était resté attaché à son intégrité territoriale, au contraire de la nation «administrante» qui a lâché, sous d'intenses pressions du camp adverse, un territoire dont elle ne porte aucun soupçon de souveraineté. C'est pourquoi le Maroc a pris la décision historique et patriotique de déjouer les desseins belliqueux du hold-up algéro-mauritano-polisarien en unifiant définitivement toutes ses provinces du Sahara et de parachever l'intégrité territoriale du Royaume en préservant, par tous les moyens et de toutes ses forces, son credo : «Le Sahara est chez lui au Maroc ; et le Maroc est chez lui dans son Sahara».