Né à Tétouan, Saïd Jedidi est à la fois journaliste à la RTM et écrivain en langue espagnole. Il compte de nombreux ouvrages à son actif. Après des études universitaires, suivies aussi bien en Angleterre qu'en Espagne, il a rejoint les rangs de la section espagnole de la RTM où il exerce toujours en qualité de Rédacteur en chef et de chef de Département à la SRNT. Saïd a collaboré comme correspondant dans de nombreuses publications étrangères, dont le célèbre journal espagnol “El Pais”, Télévisa-Galavision, Infored (Mexique), DPA (agence de presse allemande. Il a aussi fondé “L'Opinion semanal” ainsi que la “Manana”. Conférencier réputé, exerçant pour le compte de plusieurs universités tant marocaines qu'étrangères, notamment en Argentine et surtout en Espagne, Saïd fait partie des rares écrivains marocains en langue espagnole, dont les oeuvres (Yamna, Grito prima, entre autres) sont enregistrées dans différentes universités. Nous l'avons rencontré et lui avons posé un certain nombre de questions parfois insolites, afin de bien situer le personnage. La Gazette du Maroc : Tout d'abord, l'incontournable question d'usage: Comment êtes-vous venu à la langue espagnole ? Est-ce par réelle conviction, par choix inattendu ou par hasard ? Saïd Jedidi : C'est en quelque sorte une question de hasard ! Je suis né au Nord du Maroc et comme vous le savez, c'était à l'époque une région essentiellement hispanophone. Pardonnez-vous facilement à ceux qui disent du mal de votre façon de présenter le J.T en espagnol ? Tout au long de ma longue et riche carrière, les critiques ont été si peu nombreuses que j'ai appris à être indulgent. Quelle est votre conception personnelle de l'amitié ? Cela dépend. Pour moi, un bon ami est un trésor. Un mauvais, c'est une calamité. Dites-nous quel est votre conception de l'hypocrisie qui grignote de plus en plus les relations en société ? C'est un mal auquel il faut maintenant s'habituer. Je dirai même que c'est devenu carrément une pandémie “allah yahfed ! Question de franchise. Etes-vous du genre à dire aux gens leurs quatres vérités, quitte à froisser leurs sentiments ? Malheureusement, oui. Sincérité, hypocrisie, franchise... ceci nous amène à vous demander si vous comptez beaucoup de jaloux dans votre carrière artistique ? Comme toute personne intègre, de nombreuses embûches semées par des jaloux, ont jalouné mon chemin. Mais, grâce à Dieu, cela n'a eu pour conséquence que me rendre encore plus fort et je dois dire, à leurs détriments. Si vous avez un méchant comportement à adopter vis à vis d'une personne qui abuse de votre confiance, pour lequel opteriez-vous ? Tout simplement pour une rupture claire et nette ! Je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de personnes... Saïd Jedidi est-il aujourd'hui plus ouvert à la critique qu'au début de sa carrière ? Bien sûr, si elle est objective et constructive et faite par des professionnels. Avec ceux qui critiquent injustement, j'essaie d'être indulgent. Si vous n'êtiez pas journaliste-speaker, pour quelle autre discipline artistique votre coeur aurait-il balancé ? Tout d'abord, je suis journaliste-écrivain. Et je crois que c'est vers la poésie que je me serai tourné, puisque c'est un art auquel je me suis beaucoup exercé et que j'apprécie particulièrement et énormément. Qu'auriez-vous fait en premier si vous deveniez subitement millionnaire ? Je remercierai dieu tout simplement. Si quelqu'un qui vous a fait beaucoup de mal par le passé sollicitait votre aide (matérielle) aujourd'hui, pensez-vous répondre sans tarder à son appel de détresse ? En effet, car je ne suis absolument pas de nature rancunière. Avez-vous un conseil à donner aux jeunes présentateurs qui commencent à se frayer leur chemin dans les studios de la radio et de la télé? A mon avis, je crois qu'il faut essayer d'être le plus professionnel possible et toujours garder son intégrité morale. Qu'est-ce qui vous repose moralement le plus : présenter les infos à la radio ou bien à la télévision ? La radio, bien sûr ! On sent qu'on a une relation plus amicale, plus intime avec ses auditeurs. D'ailleurs, c'est plus spontané qu'à la télévision. Lorsqu'un journaliste de la presse écrite vous critique durement et injustement, cherchez-vous à réagir à chaud ou bien vous montrez-vous indifférent et continuez votre bonhomme de chemin, comme si rien ne s'était passé ? L'ignorer, me semble une réaction saine et mesurée. A propos de presse, si vous êtiez “un autre” journaliste, quelle est la question la plus gênante que vous aimeriez poser à Saïd Jdidi? “Qu'auriez-vous fait d'autre si vous n'aviez pas suivi cette voie ” ? Quel est votre plus grand défaut et votre plus belle qualité ? Mon plus grand défaut est, je pense, ma trop grande franchise qui peut s'apparenter à un manque de diplomatie et c'est, je crois aussi ma plus grande qualité... Un présentateur ou un artiste trop prétentieux, ça vous inspire quel sentiment ? Je crois qu'il faut faire preuve d'une grande modestie et toujours respecter son public. Ce qui veut dire qu'une telle attitude de la part de quelqu'un me déplaîrait profondément. Vous vient-il parfois à l'esprit d'arrêter de passer à la télé et prendre votre retraite artistique ? Si oui, à quel âge envisagez-vous une telle décision si la “retraite officielle” à 60 ans n'existait pas, bien entendu ? Non ! Je n'envisage pas d'arrêter l'écriture. Le journalisme, peut-être, mais écrire est pour moi aussi essentiel que le fait de respirer. Trouvez-vous un certain plaisir à ce que les gens vous reconnaissent dans la rue et cherchent à vous saluer ? Bien sûr, je prends cela comme une forme innocente de reconnaissance pour le travail que nous fournissons, mon équipe et moi, et cela constitue aussi un encouragement afin de continuer sur la même voie. Vos relations avec vos confrères des chaînes francophone et arabophone, sont-elles tendues, amicales ou tout simplement banales ? Au sein de la SNRT (ex-RTM) plus que de simples amis ou collègues, nous sommes une famille soudée et fortement unie qui peut connaître des hauts et des bas mais qui, au final, reste toujours une famille harmonieuse.