Samir : entre la direction et le syndicat CDT A la raffinerie de Sidi Kacem, le complexe social qui existe depuis des années est fermé. Une vingtaine de logements ont été retirés à leurs attributaires alors qu'au même moment d'autres à Mohammédia étaient attribués à une certaine frange du personnel. La direction souffle-t-elle le chaud et le froid ? Le jeudi 7 novembre, les responsables syndicaux de la raffinerie de Mohammédia sont allés à la rencontre du gouverneur de Mohammedia pour lui exposer leur problème. Tout a commencé une semaine avant. On a évoqué un sit-in qui se serait déroulé le vendredi 1er novembre. Contactée, la direction a nié l'information. Selon un proche collaborateur du D.G, Abderrahmane Saïdi, en l'occurrence son chargé de mission, Abdellah Chenguiti, il n'y a jamais eu de sit-in comme mentionné dans la presse. D'après cet ancien directeur de l'Administration du personnel, il s'agit tout au plus d'une rencontre improvisée. Puisque c'est à 17 heures 30 le jour en question que le syndicat CDT de la Samir a arrêté les bus de transport du personnel pour esquisser un discours qui aurait duré tout au plus 5 minutes. Il n'y a donc pas eu d'arrêt de travail comme l'ont supposé les relais de l'information. Cette version d'Abdallah Chenguiti n'est pas contredite par les responsables syndicaux de la CDT. Le Chargé de mission auprès de la direction a également expliqué que jusqu'au mardi 5 novembre, aucune revendication ne leur était parvenue. Là également, la CDT confirme. Cependant, un des responsable syndicaux tient à apporter certaines précisions. Il explique que le mécontentement n'est pas dû à des demandes d'augmentation de salaire. Selon cette même personne, il s'agit surtout de désaccords avec la direction générale de la Samir. Dans au moins quatre dossiers, ces désaccords et pour toute autre revendication pouvant faire l'objet d'une demande, la direction est déjà au fait. Le premier des dossiers serait l'élaboration des procédures de travail. A ce niveau, le responsable syndical siégeant au bureau de Mohammédia explique qu'il y a des divergences quant au point de vue de la Samir et du syndicat. Le deuxième des points concerne l'audit de la caisse des œuvres sociales. En effet, il semble qu'un audit était prévu dans le protocole d'accord entre l'Etat et les actionnaires. Mais pour le moment, le syndicat affirme qu'aucun rapport ne lui a été transmis concernant l'état de santé financière de cette caisse. Il existe également un troisième point de désaccord relatif à l'élaboration de la convention collective. Après plus de 120 heures de travail, il reste encore des difficultés à aplanir. En effet, les deux parties butent, par exemple, sur la périodicité de la révision de la convention. Le syndicat propose une révision chaque année, alors que la direction estime qu'elle ne devra se faire qu'une fois tous les cinq ans. Par ailleurs, le syndicat exprime également son désaccord quant à la manière dont sont menés les programmes de compression du personnel. Il estime que la réduction du personnel nécessite des discussions préalables avec le syndicat. Selon la même source, depuis la fusion entre la Samir et la SCP, près de la moitié du personnel a été remerciée. Pour la CDT, l'implication du personnel dans de telles décisions doit primer. Pour le moment, la tension n'est pas encore élevée. Cependant, il ne fait aucun doute que les deux partenaires se regardent en chiens de faïence. Il semble que la direction ne veuille pas engager des batailles sur plusieurs fronts. Avec l'Etat également, les négociations vont bon train concernant notamment le plan de développement prévu lors de la privatisation. Les repreneurs s'étaient engagés à investir jusqu'à 4 milliards de DH dans les quatre années après la reprise. Jusqu'ici très peu de fonds ont été injectés dans la raffinerie. Alors qu'en 2002, l'Etat n'a pas hésité à mettre en œuvre les mesures concernant le démantèlement douanier. Aujourd'hui, pour le nouveau plan de développement qui prévoit un investissement de 7 milliards de DH, il semble que la Samir demanderait la garantie de l'Etat afin de bénéficier de la confiance des bailleurs de fonds. En attendant, il est difficile de s'occuper correctement des questions sociales.