«Le bilan de l'horaire continu est largement positif». Cette déclaration officielle venue directement de la bouche de Mohamed Boussaid, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, tape fort dans les rangs des ennemis de l'application générale de l'horaire continu. L'étude réalisée par un cabinet spécialisé pour le compte du département de Boussaid, sur la mise en place de l'horaire continu dans les administrations publiques, a apporté «de quoi faire face à toutes les mauvaises langues et venir à bout de toutes les résistances», précise une source proche du projet de la généralisation de ladite loi. En tout cas, les résultats de cette enquête révèlent que 72,5 % des fonctionnaires ont réussi totalement à s'adapter à ce nouvel horaire. Et si les fonctionnaires ne montrent pas clairement leur satisfaction, «66,5 % d'entre eux reconnaissent toutefois que leur budget du transport a sensiblement baissé et 62 % affirment avoir pu disposer de plus de temps à consacrer à leur famille et leurs loisirs», nous a affirmé le ministre. Notons que l'un des points les plus réconfortants de cette enquête, est que l'horaire continu n'a pas eu d'effets négatifs sur le rendement des fonctionnaires, puisque «78 % d'entre eux ont considéré que leur rendement a augmenté ou est resté inchangé». Mais, «c'est au niveau de la consommation de l'énergie, de l'eau, de l'électricité et du téléphone, que les retombées de l'horaire continu se font le plus sentir», poursuit le ministre. En effet, selon la même source, «l'étude réalisée sur un échantillon de 13 secteurs, a mis en exergue une baisse du coût de l'électricité de 6,1 %, de 17,9 % d'eau et de 1,8% de téléphone. En matière d'énergie et d'entretien du parc auto, l'Etat a pu économiser 2,3 millions de dirhams annuellement, pour huit secteurs seulement». L'économie pour les secteurs publics dans leur globalité, est estimée à 6 millions de dirhams. Pour ce qui est de la création d'emplois, l'étude considère que l'adhésion de 46,6 % des fonctionnaires à l'horaire continu, a généré 13 mille 745 postes d'emploi dans la filière de la restauration. Ce chiffre pourrait atteindre 23 mille 596 postes d'emploi avec l'adhésion de 80 % du personnel à l'horaire continu. L'étude a, également, fait ressortir une économie d'environ 2,3 millions de DH dans les dépenses liées à la consommation du carburant et à l'entretien des véhicules et ce, pour un échantillon représentant huit secteurs. Quant aux mesures d'accompagnement de l'horaire continu, M. Boussaid a expliqué qu'elles concernent, notamment, l'aménagement des locaux de restauration, la subvention des prix des repas, le contrôle et la présence. Pour ce qui est de la réduction des heures de travail, le ministre a souligné que le défi auquel le Maroc fait face ne consiste pas à changer le mode de son horaire administratif mais plutôt à asseoir une nouvelle culture où le facteur temps est pris en considération dans l'équation de la productivité, de manière à permettre à l'administration de répondre aux exigences de la modernisation et d'améliorer sa rentabilité.