Le constat d'échec semble être définitivement consommé entre les acteurs de la vie politique du Royaume et la société dans sa plus grande majorité, qui le pense haut quand elle ne le dit pas tout bas. En tout cas, la déception des citoyens à l'égard des partis politiques est énorme et leur méfiance de la chose politique ne cesse de s'aggraver. Et ce n'est pas l'Association 2007 Daba qui nous démentira, puisqu'elle a eu tout le loisir de mesurer l'ampleur du déficit populaire dans l'appréciation de l'utilité de «cavaliers» politiques, dont les ambitions de conquête de pouvoir et de privilèges semblent être la règle exclusive. Tellement, que les Marocains, et en premier lieu la jeunesse, ont été «frustrés» surtout par les promesses non tenues de l'ancienne gauche d'opposition, une fois perchée aux commandes publiques. Mais le plus grave, dans un état des lieux plus qu'inquiétant, à quelques dix semaines des législatives du 7 septembre, c'est que d'aucuns, se sentant «trahis» et cruellement déçus, se sont mis en tête, en février dernier, de rompre carrément le cordon ombilical, en caressant l'ambition de fonder une association des «Victimes des partis politiques». Demande aussitôt refusée par les pouvoirs compétents, plus surpris par pareille initiative, unique dans les annales, que contrariés par une démarche non règlementaire. Une initiative qui est loin d'être un canular et qui est de nature à enfoncer davantage le clou pour consommer le divorce entre les partis et les citoyens. Où va-t-on à ce rythme, d'autant plus que les formations politiques ont ajouté de l'eau dans le gaz, en se rendant coupables de l'achat des consciences et de l'usage de l'argent sale, lors du scrutin partiel pour le renouvellement du tiers sortant de la Chambre des Conseillers parlementaires du 8 septembre 2006.