Le paysage politique marocain s'est enrichi d'une nouvelle formation politique: le Parti de la Renaissance. Constitué de jeunes militants, ce parti aspire à attirer vers ses rangs la majorité silencieuse. Un nouveau parti politique est en cours de création. Il s'agit du parti de la Renaissance. Réuni à Rabat, le 7 février courant, le comité préparatoire de cette nouvelle formation à adopté quatre projets de documents. La plate-forme politique, la déclaration de principe, qui précise l'identité du Parti de la Renaissance et les raisons de sa création, la charte morale, dont l'objet est de mettre en exergue, notamment, les droits et devoirs des membres, et enfin, les statuts de la future formation. Le coordinateur du comité préparatoire du parti de la Renaissance, Chakib Bensouda, souligne que "l'initiative de cette création a été prise par un groupe de jeunes, ayant une expérience politique dans des formations déjà existantes", notamment le FFD de Thami Khayari. En effet, à la veille des élections communales, ces jeunes militants ont constaté que l'ensemble des partis politiques, et pas seulement le FFD, a sombré dans une logique politicienne néfaste. Et pour cause, ces partis politiques ont préféré attirer vers leurs rangs des personnes ne pouvant se targuer que d'un seul caractère: l'argent. Ce groupe de jeunes désabusés, estimant que la réforme devrait toucher pratiquement toutes les formations, a commencé par effectuer une tournée dans les principales régions du Maroc. Le but était, bien évidemment, d'être à l'écoute des citoyens, de leurs doléances et aspirations, mais également de mobiliser un maximum de jeunes qui font preuve de désaffection à l'égard de la politique. C'est d'ailleurs cette majorité silencieuse que le parti de la Renaissance aspire à représenter. Lors de leur première réunion, le 19 octobre 2003, les membres fondateurs du parti de la Renaissance étaient au nombre de 13, représentant quatre provinces, Fès, Taza, Rabat et Ouezzane. Lors de la réunion du 7 février courant, le parti de la Renaissance était représenté dans 40 provinces du Royaume. "Nous avons senti l'existence d'un mouvement au sein de la société qui aspirait à une pratique politique différente", souligne Chakib Bensouda. Pour lui, la démocratie a atteint un niveau où elle est bloquée de l'intérieur. Les citoyens doivent se sentir concernés par cette action politique et pour se faire, elle doit avoir des répercussions positives sur leur vie sociale, économique et culturelle. La question de base du parti de la Renaissance consiste trouver les moyens d'amorcer un véritable processus de développement économique et social au Maroc. "En fait, il va falloir redonner de l'importance à la valeur-travail et mettre en valeur nos ressources humaines", poursuit Bensouda. Le parti de la Renaissance a créé, avant la tenue de la réunion de son comité préparatoire, un Centre d'études et de recherche stratégique pour le développement (CERSD). "Il s'agit d'un think-tank où la réflexion orientera l'action du parti", précise M. Bensouda. Concernant le projet de loi sur les partis (qui semble être avorté), M. Bensouda s'estime confiant, puisque le parti de la Renaissance répondra à pratiquement toutes les conditions de création, d'organisation et de contrôle. Sauf, peut-être, l'obligation de réunir au moins 3.000 personnes dans le congrès constitutif. M. Bensouda, qui estime que ce chiffre est excessif, appelle au lancement d'un débat sur cette question. En tout cas, le parti de la Renaissance ne compte créer ni association affiliée au parti (jeunesse, femme, agriculteur…), ni syndicat, ni même un journal. Ceci dit, pour les fondateurs de cette nouvelle formation, un membre du parti doit tout faire pour agir dans le monde associatif. Autre originalité du parti de la Renaissance: les coalitions régionales. Pour Chakib Bensouda, il ne sert à rien d'essayer coûte que coûte de bâtir une Union du Maghreb Arabe (UMA). La nouvelle formation préfère plutôt une ouverture vers les pays du Sud, notamment la Mauritanie et le Sénégal.