Afin d'assurer un taux de participation respectable aux prochaines législatives, le ministère de l'Intérieur ne ménage aucun effort pour pousser les citoyens à s'inscrire en masse sur les listes électorales. Les Marocains sont-ils réellement désintéressés par la chose politique et plus exactement, des élections législatives que seules, quelques semaines nous en séparent ? C'est la question que se posent, légitimement d'ailleurs, bon nombre d'observateurs. Ces derniers ne font que commenter les derniers chiffres avancés par « monsieur élections » au ministère de l'Intérieur, Hassan Aghmari. Le directeur des élections, a souligné la semaine dernière, que 1,3 millions de personnes seulement, se sont nouvellement inscrites sur les listes électorales. Il a également précisé que ce chiffre se répartit entre 700.000 pour les hommes et 600.000 pour les femmes, estimant qu'il s'agit là de résultats encourageants et d'un bilan positif témoignant de la volonté de participer massivement aux prochaines échéances électorales. Malgré cet optimisme affiché du représentant du ministère de l'Intérieur, certains n'hésitent pas à mettre en doute l'engouement des Marocains, hommes et femmes, pour les prochaines consultations, et de manière générale, pour la participation aux élections. Force est de constater que ce sont les jeunes qui manquent le plus à l'appel. Certes, le gouvernement a procédé à une campagne de généralisation de la Carte d'identité nationale afin, par ricochet, de drainer davantage d'électeurs. Mais c'est essentiellement l'abaissement de l'âge minimum de vote à 18 ans, qui devrait permettre l'incorporation d'environ 4 millions de jeunes Marocains, dans le jeu électoral. Avec 1,3 million de nouveaux inscrits, nous sommes donc loin de l'objectif fixé par le gouvernement. C'est toute la question de la relation entre les jeunes et la politique. Plusieurs émissions de télévision se sont penchées sur cet aspect, essayant d'analyser le rapport électeurs/candidats citoyens/élus, administration/partis politiques… Ce qui est certain, c'est que les élections sont une véritable entreprise de charme. La sensibilisation des citoyens doit nécessairement obéir à des règles de marketing mondialement reconnues. En clair, pour que les citoyens aillent voter, il faut qu'ils soient, avant tout, séduits par la politique. Ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui. En tout cas, le gouvernement ne veut pas baisser les bras. Une deuxième période d'inscription a été programmée du 8 au 14 mai. Elle devra permettre à ceux qui n'ont pas eu l'occasion de s'inscrire lors de la première étape, de se rattraper. Une troisième étape consistera à déposer des listes révisées (le bilan des travaux des commissions administratives) qui seront mises à la disposition du public. A partir de ce moment, toute personne pourra déposer des recours auprès des commissions d'arbitrage, puis devant les tribunaux spécialisés, contre les décisions prises par les commissions d'arbitrage, concernant le refus de sa demande ou son recours, après quoi une liste électorale définitive sera arrêtée le 24 mai prochain.