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Le culte des murs
Publié dans La Gazette du Maroc le 07 - 05 - 2007

Quand le mur de Berlin a été abattu, annonçant l'effondrement de l'URSS et, par la même occasion, faisant oublier le rôle déterminant de l'Armée rouge dans la chute de l'Allemagne nazie, on n'avait pas révélé qu'il allait être aussitôt remplacé par le mur de l'argent. Cela n'a pas empêché que plus tard, des murs ont été érigés un peu partout dans le monde pour des raisons diverses.
Le mur le plus ignoble est celui conçu par Tel-Aviv pour séparer les territoires occupés. Sa finalité déclarée est de se protéger contre le «terrorisme», alors que l'Histoire a montré que le colonialisme se heurte à une résistance qui s'exprime tôt ou tard. En fait, ce mur, qui est en réalité destiné à éloigner Tel-Aviv des Palestiniens, est un mur d'apartheid qui permet aussi l'annexion de nouveaux territoires, y compris Al Qods. Cela se passe parfois de la manière la plus cynique. Les autorités de Tel-Aviv refusent un permis de construire à un Palestinien qui possède un lopin de terre. De guerre lasse et pour donner un toit à sa famille, le propriétaire construit un logement. Les bulldozers entrent alors en action et rasent le logement «au nom de la loi».
Un autre aspect de ce mur, est que l'occupant s'y trouve lui-même adossé. Tel-Aviv se trouve donc face à la mer, avec un Nord devenu dangereux –on l'a vu l'été dernier- et un Sud avec la fournaise de Ghaza, qui ouvre sur le désert du Sinaï. Il ne reste plus que l'aviation et la guerre tant désirée. En attendant, la colonisation s'organise en ghetto. Cela intéresse les sociologues et les psychiatres, cette volonté de transmettre le ghetto comme héritage aux générations futures. Ce serait intéressant comme titre : «Un ghetto dans la tête».
On connaît par ailleurs la symbiose qui existe entre Tel-Aviv et Washington. Le président américain à lui aussi été pris par la frénésie des murs. Il a d'abord transformé son bureau en bunker pour continuer la guerre en Irak, qui est devenue « sa » guerre, à la grande satisfaction du complexe militario-industriel et des milieux d'affaires. Pourtant, la réussite politique est là, puisque l'Irak a été pulvérisée et que la course aux armements bat son plein dans la région. Cependant, son plan est la désintégration de l'Irak dans la sécurité. Impossible avec les résistances. Alors, il fait construire des murs destinés à «protéger» des populations susceptibles d'être attaquées. Ce faisant, il dessine les futurs plans d'attaque pour les «kamikazes». Il ne manque sur ces murs que des cercles pour préciser la cible. Devant tant de bêtise, l'intelligence doit se manifester. C'est ce qu'a fait un collectif de peintres irakiens, qui a entrepris de peindre des fresques sur ces murs.
Les Etats-Unis ne s'arrêtent pas là. De nombreux Mexicains tentent de franchir la frontière avec la Californie. On fait donc construire un mur censé arrêter le flot des émigrants. Ce mur est d'abord une excellente affaire pour les entrepreneurs. Ceci étant, il semble que cet ouvrage présente une caractéristique particulière. Il n'est pas accessible aux personnes âgées ou fragiles. Il est conçu de telle sorte, que seuls les jeunes et robustes Mexicains puissent le franchir. Les fermiers de Californie et du Texas ont tant besoin de main-d'œuvre. C'est ce qu'on pourrait appeler l'immigration choisie à l'américaine.
Quant à nous, nous avons aussi nos murs, et de bien beaux. Toutes les villes impériales en sont dotées. L'histoire les a habillés de poésie. Même Casablanca, qui n'est pas une ville impériale, a son « Sour Jdid » qui la protégeait de l'océan et des envahisseurs. Avec le temps, s'est construite la ville nouvelle, dont les murs sont aujourd'hui noirs de suie. Il s'est posé la question de savoir si la nouvelle médina allait rester ouverte. La réponse a été évidemment «non».
Un «mur de la pudeur» a donc été construit, qui donne un peu plus de charme à l'ancienne médina où les gens s'aiment tant, qu'ils habitent à plusieurs dans une même pièce, où tous les commerces ont droit de cité-bijoux et bouquets voisinent-, où des petits hôtels accueillent des bourses modestes locales ou étrangères, et bien d'autres choses encore. Déjà, un pan de cette médina a été abattu. Le reste devrait suivre. Pour l'instant, ce mur protège l'intimité de l'ancienne médina avec, à l'entrée, l'horloge qui donne l'heure coloniale.
Les gens fortunés peuvent violer pacifiquement cette intimité. Il suffit de loger dans le palace qui domine les lieux. Dans une suite climatisée où l'on ne manque de rien, on peut admirer par delà le mur, l'agglomération qui manque de tout. Si on n'a pas cette chance, on peut prendre la médina à revers et y pénétrer en partant de m'riziga.
Il est évident que devant tant de poésie, on est surpris et même choqué quand des jeunes déjantés s'explosent tandis que d'autres s'éclatent dans l'indifférence générale.
Quel que soit le lieu, cette discrimination est injustifiable, même pour une justice de glace.


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