La Gazette du Maroc : les entreprises marocaines sont-elles réceptives quant aux évènements organisés par elles-mêmes et destinés à la promotion de leur image de marque ? Ismaïl Chafachaf : pas vraiment. Il y a combien d'entreprises qui organisent ou qui financent des opérations pour le compte du personnel ou des fêtes d'anniversaires pour les cadres ? Il n'y en a pas beaucoup. Ça va se développer sinon je ne serai pas là aujourd'hui. J'y crois toujours et je crois que l'avenir de l'évènementiel est devant nous. Aujourd'hui, certainement, il y a des avancées réalisées à droite et à gauche et les entreprises commencent petit à petit à assimiler le rôle de l'évènementiel pour l'amélioration de la performance de leurs ressources humaines. Les grandes entreprises notamment les multinationales ont déjà compris cela et constituent aujourd'hui les locomotives de développement de ce genre d'activité. Le marché de la communication événementielle est-il organisé au Maroc ? Actuellement, ce marché comprend des agences qui sont peu professionnelles mais aussi des agences qui montrent un degré élevé de professionnalisme. D'autres agences, plus petites et non munies de moyens humains et financiers importants, disparaissent du jour au lendemain. Certaines d'entre elles ont été créées à l'occasion de l'organisation d'un événement défini. Moi-même, quand j'ai créé mon agence, c'était pour organiser l'événement qui célèbre le quarantième anniversaire de la construction de la ville d'Agadir. À ce moment-là, l'évènementiel dans cette ville commençait à peine à naître. Aujourd'hui, ce sont plus de sept (7) agences qui font de l'évènementiel à Agadir. Mais, faute de marchés importants et d'entreprises attirées par ce genre d'activité, elles n'arrivent même pas à survivre. À Casablanca, l'agence A3 Communication est une structure très professionnelle car on peut citer à son actif l'organisation de plusieurs festivals notamment le festival d'Essaouira et les musiques sacrées de Fès. Vous faites également du marketing opérationnel à côté de l'évènementiel. La première activité est-elle plus rentable que la seconde ? Relativement oui. Car, comme je l'ai expliqué auparavant, l'évènementiel subit des aléas liés aux risques de rentrées qui dépendent de la qualité de l'auditoire. Le phénomène des invitations qui marque notre société bloque le développement réel de l'évènementiel au Maroc. Pour compenser cette activité et chercher d'autres sources de revenus, nous avons procédé à la diversification de nos activités. Ainsi, nous sommes depuis quelque temps dans le marketing opérationnel que nous réalisons pour le compte de nombreuses entreprises multinationales. Notre credo se résume aujourd'hui à démarcher les entreprises pour les convaincre de l'intérêt du marketing opérationnel pour le développement de leurs activités.